Читать книгу Études d'histoire naturelle - Romuald Jacquemoud - Страница 14

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Mais allons à d’autres merveilles. Les insectes, comme on serait tenté de le croire à première vue et sans un examen attentif, ne paraissent pas être des créatures uniquement destinées à manger, à être mangées, à se transformer, à transmettre à d’autres êtres la vie qu’elles ont reçue, ni même à charmer nos yeux par l’éclat de leurs couleurs et la variété de leurs formes. Le Créateur, en le dotant de facultés et d’organes appropriés, a assigné à chaque être une fonction particulière, et lui a ordonné de concourir, pour son lot, à la grande œuvre de la Nature. Notre intelligence, bien souvent, ne peut découvrir que très-imparfaitement les relations qui existent entre les créatures animées et la création inanimée. Parfois, ces deux faces du monde nous semblent même presque étrangères l’une à l’autre. Dans l’immense distribution de travail que Dieu a faite entre tout ce qui a vie, les insectes, malgré leur inutilité apparente, ont reçu une large et laborieuse part.

En quoi, maintenant, consiste cette part? Quelle destinée finale est marquée à chaque travailleur? et quel but, soit particulier soit général, doit être atteint? Ces innombrables classes d’animaux ne vivraient-elles que pour vivre? Ou bien, quelle est l’œuvre grande, infinie, à laquelle doivent concourir toutes ces vies et toutes ces activités?

Poussé par cette curiosité, j’ai feuilleté bien des livres, lu des auteurs sérieux, consulté bien des naturalistes-philosophes pour m’édifier sur ces questions. Les plus savants font des suppositions et ne sont pas bien d’accord entre eux. De tout cela, je me permets, dans mon humble sphère, de conclure que la connaissance de la destinée du grand-œuvre ne nous a pas été donnée jusqu’à présent. Il y a là une sublime combinaison, une harmonie générale, un merveilleux concours de forces et d’actions qui n’existent pas pour rien; car, si tout cela existait sans raison et sans destinée, il n’y aurait pas l’harmonie universelle qui frappe nos regards. L’Etre infini qui a tout fait, sait pourquoi. Le progrès des sciences et quelques esprits extraordinaires soulèveront peut-être plus tard un coin du voile et nous révèleront quelque chose de positif. Pour le moment, tout en soupçonnant le but final, nous ne pouvons que nous borner à admirer l’ensemble et à étudier minutieusement les faits particuliers.