Читать книгу Études d'histoire naturelle - Romuald Jacquemoud - Страница 19

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Il n’y a très-souvent aucune ressemblance entre la larve et l’insecte parfait. L’une, créature hideuse pour nos regards à nous, — car, dans la Nature, il n’y a pas d’œuvre hideuse; l’Intelligence et la Sagesse infinie n’ont rien fait de laid; Il n’y a que l’homme qui, s’écartant de la loi morale établie pour lui dans la création, produise parfois des œuvres difformes — l’une donc, la larve, vivra dans la fange des marais et se nourrira d’aliments animés; l’autre, l’insecte parfait, favorisé par la nature, revêtu d’un brillant costume, créature ailée et presque éthérée, pompera avec sa trompe ce que les fleurs ont de plus suave, de plus exquisement élaboré. Qui pourrait croire, en voyant la demoiselle au corset effilé et à la robe éclatante voltiger au-dessus d’une pièce d’eau, que cette orgueilleuse parvenue n’était, quelques heures auparavant, qu’une créature dégoûtante?

L’insecte, avant de parvenir à l’état parfait, a été ordinairement d’abord larve à sa sortie de l’œuf, et ensuite nymphe. Mais on ne peut guère ici tracer de règle absolument générale et sûre. Il faut, pour bien comprendre la métamorphose d’un insecte, l’examiner dans chacun de ses états souvent variables; il est impossible d’aborder tous ces détails dans une vue d’ensemble; et d’ailleurs, le lecteur serait souvent épouvanté et tenté de s’arrêter devant une telle étude. La Nature a, comme en se jouant, créé ici tant d’exceptions que, pour bien faire connaître l’importante question des métamorphoses de l’insecte, il deviendrait indispensable d’exposer en particulier chacun des ordres de cette immense classe.

Je termine ici ces considérations. Je tenais à donner une vue d’ensemble aussi distincte et détachée qu’il m’était possible. Je ne sais si j’ai atteint mon but. Quant à la nature de cet instinct merveilleux qui se révèle dans l’animalité d’en bas,je me propose de dire plus tard, en temps et lieu, ce que je pense à ce sujet.