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Nicolas Poussin. Claude Lorrain. — Eustache Lesueur. — Lebrun. Philippe de Champagne. — Mignard. — Jouvenet. — Etc. I

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Table des matières

Nicolas Poussin, (1594-1665) sans contredit le peintre le plus illustre du dix-septième siècle, passa la plus grande partie de sa vie à Rome; dès l’âge de trente ans il s’y était définitivement installé.

Cependant vers la fin de 1640, sur l’invitation ou plutôt l’ordre de Richelieu, il vint à Paris. Il fut bien accueilli par Louis XIII qui, après l’avoir félicité, dit tout haut en se tournant vers ses courtisans: «C’est Vouet qui va être attrapé ! » (Simon Vouet était alors son peintre ordinaire et son professeur de pastel).

Poussin ne resta guère que deux ans à la Cour de France. En butte à l’envie et à la calomnie, il profita de la première occasion pour retourner à Rome où tout l’attirait. C’est dans cette ville qu’il mourut.

La Mort de Britannicus est sa première œuvre importante.

«C’est un tableau (Ch. Blanc) dont on se souvient toute la vie pour l’avoir vu une seule fois, tant il y a d’unité dans la composition et d’accent dans la pantomime.»

La Prise de Jérusalem.

Les physionomies, les costumes, l’architecture du temps et du pays, tout est rendu avec une fidélité étonnante. Dans cette toile comme dans les autres, mais dans celle-ci à un degré supérieur peut-être, Poussin s’est révélé antiquaire consciencieux autant qu’habile artiste.

L’Enlèvement des Sabines.

Composition de beaucoup supérieur à celle de David. De la vie, du mouvement.

Les Philistins frappés de la peste.

Scènes d’horreur d’un dramatique achevé.

Au milieu de la place publique d’Azot, une femme, la face convulsée et noircie, est étendue, morte. Ses deux enfants gisent près d’elle; l’un, qu’un peu de vie anime encore, essaie de saisir le sein de sa mère. Un homme se penche sur le cadavre de la femme; il s’essuie les yeux du pan de son manteau.

Des gens passent rapidement, la main sur la bouche, pour ne pas respirer l’air empoisonné. D’autres transportent un mort, roulé à la hâte dans un linceul. Çà et là, couché sur le sol, des agonisants.

Les tableaux de Poussin sont innombrables; un volume ne suffirait pas pour les énumérer. Citons encore celui-ci:

Le Temps soustrait la vérité aux atteintes de l’Envie et de la Discorde.

C’est une allégorie transparente mais innocente, que l’artiste persécuté par ses ennemis composa avant de retourner pour toujours à Rome.

Arrivons enfin aux paysages historiques dont Poussin est le créateur.

C’est là qu’il est incontestablement supérieur.

Diogène jetant son écuelle.

Au milieu d’un paysage superbe, aux lointains horizons, le philosophe cynique, à la vue d’un misérable qui boit dans le creux de sa main, vient de jeter son écuelle désormais inutile.

Quoique Poussin ait voulu dans cette composition, comme dans presque toutes celles du même genre, donner la première place à l’homme, l’homme pâlit forcément à côté des grands arbres majestueux au feuillage touffu. Il est inutile, il devient même gênant — d’autant plus qu’il n’est pas traité magistralement comme le décor, Car comme paysage, c’est magnifique. Nos artistes modernes, pourtant si forts quant au métier, n’ont pas su faire mieux.

Le Paradis terrestre ou le Printemps.

Adam et Ève, au pied de l’arbre de la science du Bien et du Mal, perdus, noyés au sein d’une végétation luxuriante, regardent avidement, près de succomber à la tentation, les pommes fatales.

C’est peut-être le seul paysage de Poussin où il n’y ait pas de perspectives à perte de vue. C’est un simple coin de forêt vierge. Cependant jamais le grand artiste n’est arrivé à une pareille puissance, à une telle intensité d’effet.

L’Eté ou Ruth et Booz.

L’Automne ou la Grappe de la terre promise.

L’Hiver ou le Déluge.

Les Bergers d’Arcadie, etc.

Citons, en terminant, le Portrait de Poussin, par lui-même.

Il s’est représenté debout, de trois-quarts. Sa belle tête pensive est encadrée de longs cheveux noirs; il s’appuie sur un carton à dessin. Un vrai chef-d’œuvre.

Histoire de la peinture en France

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