Читать книгу Histoire de la peinture en France - V. Leroy-Saint-Aubert - Страница 8

IV

Оглавление

Table des matières

Après nous être étendus le plus possible, beaucoup trop peu, malheureusement, — sur les grands peintres du XVIe siècle et sur ceux de la première moitié du XVIIe, il nous faut passer rapidement sur les autres, en taire même.

Et ce que nous faisons pour ce chapitre nous le ferons pour tous les autres.

Daniel Dumoustier ou Dumonstier, (1575-1646) le plus célèbre, sinon le plus fort des artistes de son nom, a laissé, outre plusieurs tableaux à l’huile, une suite de portraits dessinés aux trois crayons. Ces portraits ne sont pas seulement précieux au point de vue historique; ils ont une réelle valeur artistique.

Martin Fréminet, (1567-1619) après avoir joui d’une grande réputation, est aujourd’hui à peu près oublié.

On ne connaît guère de cet artiste qu’un seul tableau:

Mercure ordonne à Enée d’abandonner Didon.

Influence de la décadence italienne. Manière prétentieuse et violente.

Fréminet décora la chapelle du château de Fontainebleau. Il serait difficile maintenant de juger de ces peintures qui ont été restaurées en 1856.

Simon Vouet, (1590-1649).

«Le bruit de ce nom (Ch. Blanc) si retentissant pendant un demi-siècle, s’est affaibli étrangement et on ne comprend plus aujourd’hui l’engouement des contemporains.»

Vouet, bien entendu, avait été à Rome. Il en était revenu habile et brillant, mais voilà tout. Sa peinture a toujours manqué de sentiment. Elle est fausse et maniérée.

Influence du Guide.

Premier peintre de Louis XIII. Simon Vouet exécuta de grandes machines (c’est le terme technique) aujourd’hui détruites pour la plupart.

Ses tableaux sont nombreux.

La Victoire debout.

La présentation au temple.

La Vierge, l’enfant Jésus et saint Jean.

L’Eloquence.

Le Martyre de saint Eustache. etc.

C’est de son atelier que sortirent Charles Lebrun, Pierre Mignard, Eustache Lesueur, et tant d’autres.

Valentin de Bonlongne, dit le Valentin, (1591-1634) qu’on a souvent appelé le Ribéra français, a laissé des œuvres où l’on sent visiblement l’influence du grand maître espagnol.

Et en effet, même manière de mettre en scène les personnages dans les tableaux, mêmes oppositions violentes d’ombre et de lumière, même facture grasse et coulée où la touche, dans le morceau peint, joue un rôle d’une importance capitale.

Le Jugement de Salomon.

L’Innocence de Suzanne reconnue.

Le Martyre de saint Processe et de saint Martinien, qui passe pour son chef-d’œuvre.

Le Valentin est un des artistes les plus remarquables de la première moitié du XVIIe siècle.

Quoiqu’il fut plutôt graveur que peintre, nous ne pouvons nous empêcher de dire ici un mot de Jacques Callot (1593-1635), ce grand artiste si original, sous tant de rapports.

Qui ne connait pas les Bohémiens, les Gueux de Callot, le Carnaval, La Tentation de saint Antoine, et tant d’autres œuvres charmantes pour la plupart fantastiques et pleines de fougue.

Pour le biographe, l’épisode le plus intéressant de la vie de Jacques Stella (1596-1657) c’est que, à Rome, injustement accusé par des envieux, il fut un moment jeté en prison.

L’Annonciation.

Jésus disputant avec les docteurs.

La Samaritaine.

La Passion de Jésus-Christ.

Minerve venant visiter les Muses, etc.

Encore un peintre qui eut une certaine réputation en son temps. Aucune originalité, pourtant. Dessin correct mais sans élégance, couleur terne et froide.

Jacques Blanchard (1600-1638), qu’on surnomma le Titien français? balança un instant l’influence de Simon Vouet, alors dans toute sa gloire.

Descente du Saint-Esprit, un beau tableau, surtout comme couleur.

La Sainte Famille.

Saint André à genoux devant sa croix, etc.

Remarquons, en terminant ce chapitre, que tous les peintres que nous venons de citer, sauf François Clouet et les Le Nain, tous ou presque tous, même Callot, visitèrent l’Italie.

En ce temps-là ce voyage était de rigueur pour un artiste qui se respectait, — et cela se comprend.

Cette contrée privilégiée venait de produire une telle pléiade d’hommes de génie qu’elle attirait invinciblement comme un flambeau attire les mouches.

On allait là-bas ainsi que les musulmans à la Mecque, respectueux et recueilli. Pour un peu on aurait fait la route pieds nus. C’était un pèlerinage. On espérait revenir avec l’étincelle divine.

Et puis, les musées étaient rares à cette époque. Pour voir les tableaux des maîtres autrement que gravés, il était indispensable de se rendre dans les endroits — endroits sacrés — où ils avaient été faits, et où ils se trouvaient encore pour la plupart.

Ces sortes de pèlerinages durèrent longtemps; ils durent encore; mais ils n’ont plus de raison d’être.

Sérieusement à quoi bon aller à Rome, aujourd’hui? Pour s’inspirer, répond-on. S’inspirer de quoi? N’y a-t-il donc pas d’autre source de poésie que Rome! Rome, toujours Rome!

Et tous les ans, le gouvernement y envoie quelques jeunes gens: un peintre, un sculpteur, un architecte et un musicien.

Le peintre copie les tableaux des maîtres. Il pourrait tout aussi bien les copier au Louvre, sans sortir de Paris; il pourrait même ne rien copier du tout, ce qui n’en vaudrait que mieux.

Le sculpteur fait comme le peintre, il copie éperdument.

L’architecte, lui, relève des monuments qui ont déjà été relevés cent fois.

Quant au musicien?...

Après tout le peintre, le sculpteur et l’architecte font quelque chose à Rome; — mais le musicien, que peut-il bien y faire?

Histoire de la peinture en France

Подняться наверх