Читать книгу Histoire de la peinture en France - V. Leroy-Saint-Aubert - Страница 3
INTRODUCTION
ОглавлениеLa peinture, de même d’ailleurs que la sculpture, depuis la chute de la domination romaine dans les Gaules jusqu’au commencement, du seizième siècle, — pendant toute l’admirable période gothique, principalement — ne fut pas, à quelques rares exceptions près, un art complet et indépendant. Essentiellement décorative, elle resta, pour ainsi dire, liée à l’architecture, dont elle n’était que l’humble vassale.
A la Renaissance seulement, quand se produisit ce grand mouvement qui partait d’Italie, la peinture s’émancipa et commença à vivre de sa vie propre.
La sculpture imita la peinture.
Quand à l’architecture, privée de deux de ses principaux éléments, elle ne tarda pas à s’étioler. Elle finit même par s’abâtardir, se complaisant de plus en plus dans l’imitation de tous les styles connus. Aujourd’hui encore, après plus de quatre siècles écoulés, elle attend l’homme de génie qui, armé d’une formule nouvelle, la régénérera et lui rendra son ancienne splendeur.
Mais, pour en revenir à la peinture, nous pensons que son histoire avant le seizième siècle, outre qu’elle demanderait beaucoup de place, nous entraînerait trop loin de notre sujet, — puisque, comme nous l’avons dit plus haut, elle n’était qu’une partie d’un tout: l’architecture,
Remarquons cependant que la peinture à l’huile, telle que nous l’entendons maintenant n’est pas précisément moderne.
Le moine Théophile qui vivait au XIIe siècle, peut-être au XIe, en parle très longuement dans son curieux livre: Diversarum artium schedula. Toutefois, ce genre de peinture n’était guère usité à cause des nombreuses difficultés d’exécution. Il fallait, par exemple, après chaque teinte posée sur le panneau de bois, faire sécher ce panneau au soleil avant d’appliquer une seconde teinte.
Enfin au XVe siècle les frères Van Eyck trouvèrent le siccatif vainement cherché avant eux. Dès lors la peinture à l’huile se généralisa; c’est même pourquoi on en a souvent attribué l’invention aux deux illustres flamands.
En France, nous n’avons guère de tableaux antérieurs à la fin du XIVe siècle, (les Italiens en ont du XIIIe) et ces tableaux sont d’artistes dont les noms ne sont pas parvenus jusqu’à nous.
C’est seulement au XVe siècle que nous rencontrons notre premier grand peintre; Jean Fouquet, de Tours, qui excella surtout dans l’enluminure-miniaturiste.
Il y a au Louvre plusieurs portraits à l’huile attribués à Jean Fouquet, — celui notamment du roi Charles VII. Ce portrait malheureusement a poussé au noir, mais il n’en est pas moins remarquable encore, surtout au point de vue de la finesse du dessin.
Jean Fouquet peut être considéré à bon droit comme un des ancêtres directs des Clouet, ces artistes naïfs et vraiment français qui ne durent rien à l’imitation étrangère.