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«Jouvenet et Lafosse (Ch. Blanc) dans la grande peinture, Largillère et Rigaud dans le portrait, de même que Coysevox en sculpture, nous semblent les intermédiaires entre l’art du XVIIe siècle et l’art du XVIIIe

En effet, chez cet artiste, la transition est visible. Il suffit d’examiner attentivement ses tableau pour remarquer que s’il n’a pas pu se débarrasser complètement de l’emphase froide, théâtrale et soi-disant noble, propre au règne de Louis XIV, il a comme pressenti les élégances charmantes de la Régence.

Jouvenet (1644-1717) était élève de Lebrun. Longtemps il avait travaillé avec son maître aux peintures de Versailles, et c’est de cette manière qu’il dut prendre goût aux grandes machines.

La Martyre de saint Ovide.

La Guérison du paralytique.

La Descente de croix.

Les clous sanglants ont été arrachés. Plusieurs hommes soutiennent le Christ; ils le descendent avec précaution.

Au pied de la croix, un linceul a été préparé pour recevoir le corps du martyr. La Madeleine en pleurs regarde vaguement, affolée.

Le ciel est noir, sillonné d’éclairs.

C’est peut-être le chef-d’œuvre de Jouvenet. Bon dessin; couleur sobre et puissante par place.

Esther devant. Assuérus, etc.

Des portraits.

Le seul, parmi ses contemporains, plats imitateurs de Lebrun, Jouvenet a son caractère bien tranché. Ses tableaux ont quelque originalité. Voltaire fait remarquer que cet artiste «par une singulière conformation d’organes» avait une tendance à peindre en jaune tous les objets qu’il voyait.

Histoire de la peinture en France

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