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II

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Jean Cousin vécut au seizième siècle; voilà à peu près tout ce qu’on sait de certain sur lui.

Il naquit à Soucy, près de Sens, les uns disent en 1498, les autres en 1501; et mourut on ne sait où, peut-être en 1560, peut-être en 1589.

Comme Michel-Ange — et c’est là sa seule ressemblance avec le grand maître italien, auquel on l’a tant de fois comparé, à cause de son jugement dernier, — il fut peintre, sculpteur et architecte.

«Il apprit (Ch. Blanc) le dessin, l’anatomie, la géométrie, la perspective, mais rigoureusement, de manière à les enseigner un jour lui-même avec l’autorité d’un maître, d’un grand maître. Il étudia toutes les branches de l’art, la gravure, la sculpture, la gravure en médailles, l’ornementation, il fut peintre sur verre, et c’est lui qui passe pour avoir fait la première peinture à l’huile qui ait été exécutée en France de la main d’un Français.»

On cite des vitraux de Jean Cousin à Paris et à Sens, — des vitraux en camaïeu.

Dans cette dernière ville on montre encore une maison construite d’après ses plans; et cette maison fut la sienne, à ce qu’il paraît.

Comme sculpteur enfin, Cousin ne fit guère qu’un buste de François 1er.

Mais nous n’avons à nous occuper ici que des tableaux du célèbre artiste.

On n’en connaît que trois:

La Pandore, à Sens; L’Artémise, à Auxerre, et le Jugement dernier, au Louvre. La Pandore, qui date sans doute de la jeunesse de Cousin, rappelle, le faire de Clouet; même ingénuité, même grâce simple.

L’Artémise se rapproche déjà du style italien par bien des côtés. Ce que l’artiste a gagné en habileté il l’a perdu en originalité.

Arrivons au Jugement dernier.

«Comme on devait s’y attendre (Ch. Blanc) de la part d’un Français, la composition de ce grand tableau est claire, bien divisée, bien entendue et sans confusion, malgré la prodigieuse quantité de figures que le peintre y a fait entrer. »

Au milieu du ciel, inondé de rayons d’or, entouré de prophète et de bienheureux, trône Jésus-Christ, les pieds posés sur le globe du monde, orbis terrarum. Plus bas, dans les nuages, des anges soufflent dans d’immenses trompettes.

Et les morts, à travers les villes détruites, sortent de leurs tombeaux. Les uns, guidés par des séraphins, se dirigent vers la Jérusalem céleste; les autres sont entraînés dans les gouffres béants de l’enfer par d’affreux démons grimaçants.

Pourquoi ce tableau n’a-t-il que les proportions d’une toile ordinaire de chevalet? On rêve de le voir grandi comme le jugement dernier de Michel-Ange. Peut-être alors pourrait-on apprécier comme il faudrait l’agencement de la composition, la multiple variété des groupes et la science des raccourcis.

Mais tel qu’il est, il ne dit pas grand chose. Les figures sont trop minuscules. On croit voir des grouillements de vers.

Histoire de la peinture en France

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