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François Clouet. Jean Cousin. — Les frères Le Nain, etc. I

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François Clouet, (1520-1572) était fils et petit-fils d’artistes. Il jouissait d’une grande considération à la cour. En 1545, par suite de la mort de son père, il avait hérité de la double charge de premier peintre et de valet de chambre de François Ier. (Il est bon de dire en passant que ce dernier titre n’avait alors rien de déshonorant puisqu’il était recherché même par les plus hauts gentilshommes). Les poètes de la pléiade, Ronsard en tête, le célébrèrent.

«En lui, (Charles Blanc) éclatent principalement, accumulés à la troisième génération, le talent et la renommée de Clouet. Il peint à l’huile, en miniature et dessine au crayon; toute la seconde moitié du siècle pose devant lui.»

L’œuvre de François Clouet se compose surtout de portraits. Il avait peint aussi d’immenses tableaux représentant les solennités de l’époque; malheureusement ils ont disparu.

Portrait d’Elisabeth d’Autriche.

La reine se présente de trois-quarts. Ses cheveux roux vénitien chargés de pierreries, sont relevés, découvrant un beau front haut. Elle est vêtue d’un costume compliqué, selon la mode du temps, en drap d’or. Sa tête émerge d’une fraise montante.

Ses mains, aux longs doigts délicats ornés de bagues, reposent l’une sur l’autre. Oh! les mains superbes, fines et transparentes! Comme elles sont admirablement faites!

Les chairs ont des tons de vieil ivoire rosé.

La femme délaissée de celui qui commanda ou permit la Saint-Barthélemy, était vraiment belle! L’air de douce mélancolie répandue sur son visage, ses yeux bruns rêveurs, tout en elle dégage un charme étrange et pénétrant.

Ce portrait est un pur chef-d’œuvre. Il est parfait de tout point. Les moindres détails sont finis, poussés, mais sans aucune gaucherie, et l’ensemble n’y perd rien. C’est à désespérer un peintre.

Portrait de Charles IX.

Le roi est debout, la tête légèrement tournée à gauche. Il est vêtu de noir et coiffé d’une toque à plume blanche. De la main gauche il serre la poignée de son épée; de la dextre qui tient les gants, il s’appuie au dossier d’un fauteuil de velours rouge.

C’est encore une merveille d’art; une miniature de près, un vrai tableau à distance.

Portrait de François Ier.

Portrait de François II, enfant, etc.

Le propre du talent des Clouet — de celui de François surtout, — c’est la simplicité, la largeur, le raffinement du dessin voulu, soutenu, enveloppé, le charme exquis du faire et du coloris.

Certaines têtes de François Clouet sont d’une telle simplicité qu’on les croirait peintes avec un seul ton limpide et coloré. Point d’ombres; des demi-teintes à peine visibles, et cependant un relief et une vie extraordinaires.

Dessinateur, Clouet ne prend du modèle que le trait essentiel, absolu, qui doit en indiquer la forme et le caractère; peintre et coloriste, il synthétise comme il synthétise lorsqu’il dessine, et il ne peint des choses que le ton local, caractéristique, qu’il voit avec son œil délicat et exercé de grand artiste. — Ces maîtres naïfs dédaignèrent d’imiter les Italiens, à une époque où les imiter commençait à devenir une mode triomphante.

«Ils continuèrent (Charles Blanc) la tradition ingénue des artistes français. Au moment où l’école de Fontainebleau faisait tourner toutes les têtes, ils demeurèrent simples, naturels et vrais; mais tout en se laissant conduire par la nature, ils surent insister, comme Jean Holbein, sur les traits distinctifs du caractère, sur les délinéaments délicats qui trahissent l’âme. S’ils ne connurent point l’art d’idéaliser et la faculté de voir en grand, qui ne se produisent dans les écoles de peinture qu’à leur apogée, ils eurent du moins ce rare mérite qu’ils aimèrent mieux résister aux tentations du grand style que de s’exposer à tomber dans la manière.»

Histoire de la peinture en France

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