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III

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Fils d’un pauvre sculpteur, Eustache Le Sueur (1617-1655), entra presque par charité dans l’atelier de Simon Vouet.

Il ne put jamais, à son grand regret, aller à Rome. Il ne connut les statues grecques et les tableaux des maîtres italiens que grâce à la gravure et aux descriptions entremêlées de croquis que lui envoyait son ami Poussin:

La Réunion d’artistes.

Jésus apparaissant à la Madeleine sous la figure d’un jardinier.

Fond de paysage charmant. Du sentiment.

L’Institution de l’Eucharistie, etc.

Mais Le Sueur, qu’on a osé appeler le Raphaël français et que Charles Blanc qualifie de sublime (pourquoi sublime?) est surtout célèbre par sa Vie de saint Bruno.

«Cette collection de vingt-deux tableaux (Ch. Blanc) achevée en trois ans pour un prix très médiocre, peut être regardée comme l’œuvre capitale de Le Sueur, bien que dans sa modestie, il donnât le nom d’esquisses à cette suite de chefs-d’œuvre.»

Nous avouons ne pas partager l’admiration de Charles Blanc pour ces prétendus chefs-d’ œuvres de Le Sueur.

En effet, qu’ont-ils de si extraordinaire? La couleur? Elle est terne, fausse, criarde, sans harmonie aucune. Le dessin? Il est absolument quelconque, presque nul, parfois grotesque, (regardez certaines têtes de moines! ) Quoi, alors? Le sentiment? Ceci, c’est autre chose. La foi a peut-être fait des miracles, mais elle n’a jamais rendu excellent un peintre médiocre.

Outre cette Vie de saint Bruno, qui ornait primitivement le cloître de la Chartreuse de Paris, et que Lebrun, par jalousie, à ce qu’il paraît, mutila ou essaya de mutiler, citons encore de Le Sueur, pour montrer qu’il n’était pas un peintre purement ascétique, les décorations de l’hôtel Lambert, le Cabinet de l’Amour, dont les fragments les plus remarquables sont au Louvre:

Naissance de l’amour.

Vénus présente l’Amour à Jupiter.

L’Amour réprimandé par sa mère, etc.

«Tout cela, dit Théophile Gautier, dont nous ne comprenons pas l’enthousiasme, est d’un ton clair, léger, brillant, comme il convient à des peintures décoratives faites pour des places spéciales. Les têtes ont un caractère charmant de douceur sereine et de volupté naïve, dont le reflet se retrouvera plus tard dans la grâce de Prud’hon.»

Le Sueur n’eut pas d’influence sur les artistes qui le suivirent; il mourut, d’ailleurs, avant d’avoir pu affirmer son talent.

Histoire de la peinture en France

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