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IV

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Le colonel se garda bien de manquer au rendez-vous. Il reçut des mains de l’abbé la sainte relique.

–Mais, observa Bourgachard, ce médaillon ne me semble pas aussi ancien que vous voulez bien le dire?

–Il fut remis à neuf par le dernier marquis de la Roche-Aymon, qui était le père de Renée, de votre femme.

Puis, voyant que le comte cherchait à l’ouvrir, ainsi qu’un enfant curieux:

–Le ressort est brisé, s’empressa de dire l’oncle Pierre, il faut me croire sur parole. Il n’y a que la foi qui sauve!

–Soit! conclut le colonel, qui se laissa suspendre au cou le talisman.

Durant les trois jours qui suivirent, il eut plus d’une occasion, plus d’une velléité de colère.

Mais chaque fois que son sourcil se fronçait, chaque fois qu’un éclair s’allumait dans ses yeux, chaque fois que sa bouche s’entr’ouvrait pour laisser échapper un juron, bien vite l’oncle Pierre lui rappelait son serment par un geste et, du regard, indiquait la place où se trouvait le médaillon.

Le comte aussitôt se calmait. Il souriait.

Arriva l’instant du départ.

La comtesse, toute en pleurs, palpitait d’un tendre effroi entre les bras de son époux, en murmurant:

–Si c’était un éternel adieu! si tu n’allais plus revenir!

–Ne crains rien! répondit-il, notre oncle Pierre m’a prêté un talisman, une relique. et quelque chose me le dit là, s’il veut bien ne pas me la reprendre, les balles et les boulets me respecteront. je reviendrai général.

–Gardez le médaillon! s’écria l’abbé Patience, gardez-le, mon neveu… mais qu’il vous rappelle votre serment!

–Le vieux La Hire est mort pour l’avoir oublié, conclut le colonel en embrassant une dernière fois sa femme; et moi qui suis jeune, heureux, moi qui aime et suis aimé… je ne veux’pas mourir!

La loi de Dieu

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