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Facultés intellectuelles. — Langage. — Sociabilité.

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Plus tard, l’enchaînement des faits se découvre peu à peu à l’esprit de l’enfant; c’est ainsi qu’à l’aspect du sein maternel ou du biberon, il sait que ses besoins vont être satisfaits; il cesse de crier, il manifeste de la joie. A-t-il faim, il ne veut rester qu’avec sa mère ou sa nourrice. Après lui avoir montré et nommé un objet, il suffit plus tard de le nommer pour qu’il le cherche des yeux; c’est ainsi qu’il commence à lier les qualités abstraites des choses à leurs conditions matérielles.

L’enfant, à son entrée dans la vie, n’a ressenti d’abord que des besoins matériels. En satisfaisant à ces besoins, il a éprouvé du calme, mais non de la joie. C’est là la condition de son être dans les premiers jours de l’existence; plus tard il a senti le besoin d’occuper ses sens, il a fallu un aliment à sa vie intérieure, il a puisé au dehors les matériaux de ses idées. Enfin, les sentiments moraux s’éveillent en lui avec les premières traces de sociabilité ; il s’attache à quelqu’un, il n’aime pas être seul, il pleure quand on s’éloigne de son lit, et se calme quand on s’en rapproche. La voix humaine lui est agréable pardessus tout; elle fixe son attention plus que tout autre son, il semble en apprécier le rhythme et attacher un sens à la rudesse ou à la douceur de la parole; il comprend ainsi d’une manière générale les caresses ou les menaces. C’est par là qu’il s’enchaîne à la société ; sa docilité native lui révèle le sens qu’il doit attacher au langage.

L’enfant distingue bientôt de l’homme en général, les traits des personnes qui le soignent, qui satisfont à ses besoins, à ses désirs naissants, et celles qui l’endorment en murmurant de doux sons à son oreille; l’habitude l’enchaîne à elles, il en attend ses jouissances toujours renaissantes. La gouvernante, la nourrice, la mère, sont les objets de sa tendresse; mais sa mère surtout, voilà celle qu’il aime pardessus tout, soit qu’elle l’allaite, soit qu’elle lui prodigue d’autres soins.

Cet amour ne prend pas sa source dans l’habitude ou le besoin grossier; la preuve, c’est qu’il revêt dans la suite du temps un caractère distinct qui annonce que la cause en est plus. profonde. L’amour d’une mère donné comme condition du développement de l’enfant, et la tendresse d’un enfant, autre force intérieure de la vie, allant au-devant de l’amour maternel, c’est là une des mystérieuses harmonies du monde; c’est un rayon de l’âme qui échappe à travers son enveloppe matérielle, et révèle son essence immortelle.

Traité sur l'éducation physique des enfants

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