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PRÉFACE.

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Table des matières

J’ai publié en 1829 un opuscule intitulé Essai sur l’éducation des enfants du premier âge.

Les mères de famille auxquelles cet ouvrage était destiné, l’ont accueilli avec quelque faveur; c’est là ce qui m’inspire le désir de leur être utile encore, et d’offrir aujourd’hui, non seulement aux mères, mais aussi aux maîtres, aux chefs d’institution, à tous ceux qui se dévouent à l’éducation des enfants, des notions propres à les guider dans une œuvre aussi sérieuse. Je publie donc aujourd’hui un Traité sur l’éducation physique, comprenant toutes les périodes de l’enfance; en d’autres termes, un traité d’hygiène appliqué aux développements des forces physiques et morales jusqu’à l’époque de l’adolescence.

On ne s’étonnera pas de voir apparaître ici l’indication des forces morales, comme du ressort de l’hygiène et de la médecine.

Personne ne peut ignorer que notre intelligence, essence immatérielle, ne se manifeste que par l’intermédiaire d’organes matériels.

Ce sont ceux-ci qui réclament l’emploi des méthodes que nous indiquons comme les plus convenables au développement des facultés morales.

L’enfant est appelé certainement à user de ces organes de bonne heure, et on ne peut contester à la science médicale le droit de fixer l’époque où l’éducation peut commencer sans danger, d’indiquer ce qui peut devenir abus des facultés de l’organe cérébral lui-même, ce qui peut au contraire accroître sa force et son aptitude aux fonctions auxquelles il est destiné.

En ce qui concerne les enfants dans les premiers temps de la vie, la science a fait sur les moyens de reconnaître les bonnes et mauvaises qualités du lait, des progrès auxquels les mères de famille qui nourrissent leurs enfants et celles qui les font nourrir ne devaient pas rester étrangères.

Notre propre expérience nous a fait reconnaître aussi les moyens de rendre l’allaitement maternel plus facile, plus accessible à celles qui n’en sont point détournées par faiblesse de constitution, mais seulement par les difficultés inhérentes à la chose même; nous devions les leur faire connaître.

L’infaillibilité de la vaccine enfin dans ces dernières années avait été compromise dans l’opinion. Nous avions notre pensée à exprimer sur ce sujet.

Nous avons pu comprendre aussi que beaucoup de jeunes femmes qui goûtent pour la première fois les douceurs de la maternité ne se font pas une idée exacte de l’état physiologique d’un enfant; elles ne se rendent pas compte des différences qui existent entre l’être imparfait, qui est l’enfant, et l’être accompli. Pour les mettre à même d’observer la série des mutations qui s’opèrent en lui d’une manière insensible, il nous a paru convenable d’exposer la condition morale et physique d’un enfant nouveau-né, d’enseigner à une jeune mère qui épie dans sa naïve tendresse les progrès de son premier enfant, l’ordre dans lequel elle doit attendre les phases de son développement.

Il est bon qu’elle sache par avance à quelle époque encore éloignée elle doit entendre les premiers mots qu’il saura prononcer; il faut qu’elle connaisse le temps de l’éruption des premières dents, de quels efforts l’enfant est capable au moment où il doit essayer ses premiers pas. Ces notions de simple physiologie sont propres à calmer mille inquiétudes que conçoivent des mères trop tendres, s’imaginant sans cesse que l’enfant est en retard, que peut-être il ne parlera pas et qu’il est né sourd, etc. Nous épuiserions difficilement la liste de leurs craintes chimériques!

Les instruire des conditions physiologiques de l’enfant, c’est aussi leur donner le pouvoir de le soigner d’une manière plus intelligente; et pour premier exemple, si l’enfant n’emprunte sa chaleur vitale qu’à l’acte de la respiration, la mère que nous prenons soin d’instruire, le maintiendra dans un atmosphère chauffé convenablement; elle l’entourrera de langes propres à le préserver du froid, d’autant mieux qu’elle appréciera les effets de l’imperfection de l’acte respiratoire dans les premiers temps de la vie; et si un enfant est né avant terme, si sa naissance précoce le rend incapable de développer par lui-même la chaleur nécessaire pour que la vie continue et s’entretienne, la mère ne sera-t-elle pas plus attentive à rassembler autour de lui tous les agents de chaleur artificielle dont on pourra convenablement l’entourer?

Les mères appliquent si bien leur génie à l’éducation des enfants, l’œuvre la plus douce de leur vie, qu’elles inventent chaque jour quelques moyens plus utiles; cependant il faut qu’elles puissent se rendre compte du choix et de la préférence qu’elles leur accordent, et ne pas se déterminer sur des exemples ou des traditions erronés.

Nous voyons quelquefois des jeunes mères écoutant leur instinct maternel bien plus que la raison, se persuader qu’on peut élever un enfant en lui offrant un sein, dont les sources épuisées, sont prêles à tarir à tous les instants; quelques-unes même ont pensé que l’allaitement, d’institution naturelle, pouvait être impunément supprimé, elles citeront des exemples à l’appui de leur opinion, sans connaître toutes les circonstances qui ont pu aider au succès, sans tenir compte des revers bien plus fréquents qui condamnent une telle résolution.

Elles préfèreront, entraînées par l’aveugle instinct de jalousie maternelle, nourrir leurs enfants par quelque méthode hasardeuse, plutôt que de se résoudre au douloureux sacrifice par lequel elles le déposeraient entre les bras d’une nourrice étrangère.

Si cependant elles reconnaissent, en méditant notre ouvrage, que la bouche de l’enfant n’est pas faite pour une autre nourriture que le lait, si le lait seul renferme les matériaux du sang, ceux qui doivent servir à l’organisation et à l’accroissement des tissus, au développement de la chaleur dans l’acte de la respiration, et par conséquent à l’entretien et à l’activité de la vie, quelle sera parmi les mères éclairées et tendres, quelle sera celle qui voudra priver son enfant du seul aliment que la nature ait préparé pour lui; quelle est celle qui osera lui substituer une nourriture en comparaison grossière et imparfaitement élaborée?

Il est des mères non moins aveugles, entraînées par le même sentiment, et qui malgré leur insuffisance, se flattent de nourrir un enfant, qui épuise sans profit pour lui-même leur faible constitution; pour celles-là nous avons décrit l’allaitement maternel, les charges, les efforts qu’il impose; qu’elles lisent et qu’elles pèsent avec réflexion ce dont elles sont capables, quel poids de fatigue elles peuvent supporter.

Nous convenons avec elles que l’emploi d’une nourrice expose à des embarras, à des incertitudes et des doutes, à des anxiétés sur plus d’un sujet, mais quand la mère ne peut nourrir elle-même sans danger, elle n’a pas un autre parti à suivre.

Il nous a donc fallu examiner les qualités d’une nourrice, et guider les mères dans le choix auquel elles doivent s’arrêter.

En prenant un parti aussi sage elles n’ont pas abdiqué leur titre, car la tâche la plus forte leur appartient encore dans les soins de la maternité.

La nourrice, en effet, ne donne à l’enfant que le lait de son sein, encore après le troisième ou quatrième mois on y joint d’autres aliments. Est-ce là tout ce qu’il faut à un enfant, et la mère reste-t-elle oisive? n’est-ce pas sur elle que repose le soin de veiller au vestiaire de l’enfant, à la propreté de son corps; les bains, les lavages, les heures de promenade, celles que l’enfant donnera au sommeil, n’est-ce pas elle qui en règlera tous les détails? Ajoutons à cela les indispositions si fréquentes chez les enfants du premier âge, et la mère qui accomplit tous ses devoirs trouvera souvent ses journées bien remplies.

Le nourrissage d’un enfant n’occupe d’ailleurs que la première année, un peu plus du tiers de la première enfance. L’enfant est donc encore dans le commencement de celte première période de la vie, quand il retombe tout entier sous la domination maternelle. C’est alors que toutes les dents de lait se développent et avec elles la nombreuse série des affections symphatiques qui accompagnent le moindre obstacle apporté à leur éruption.

Il faut qu’en lisant notre ouvrage les mères apprennent à connaître dans quel ordre et dans quel temps les dents se montrent, quels sont les signes qui annoncent leur prochaine apparition. Cela n’est pas sans influence sur les soins et les précautions que l’enfant réclame; il faut obtenir que l’enfant, doué d’une bonne nature, se développe sans danger, et que les soins dont on l’entoure soient assez éclairés pour écarter de lui tout ce qui peut arrêter son essor ou l’exposer à de fâcheuses déviations.

L’enfant grandit et la mère a besoin d’auxiliaires; le choix qu’elle fera n’est pas sans importance, elle doit méditer sur les qualités des serviteurs dont l’enfant sera entouré ; les impressions qu’on reçoit dans le premier âge sont les plus profondes. Ainsi un vase conserve toujours l’odeur dont il a été imbu étant neuf, et la laine une fois teinte ne recouvre plus sa blancheur primitive. Que l’enfant donc, si jeune qu’il soit, ne soit confié qu’à des mains vertueuses, qu’il n’entende aucune parole qu’il doive oublier plus tard, qu’il ne s’accoutume point à un langage incorrect qu’il lui faudra désapprendre. Ce sont là des recommandations que nous faisons aux mères dans le cours de notre écrit; elles ne sont pas nouvelles, sans doute, l’antiquité en connaissait déjà l’importance, et Quintilien assure que la mère des Gracques, l’illustre Cornélie, dont les lettres et le langage élégant étaient parvenus jusqu’à lui, avait été par son exemple la cause la plus influente de l’éloquence de ses enfants.

La seconde enfance est longue, et la culture des facultés de l’esprit se mêle nécessairement à celle des forces physiques. Les unes et les autres doivent leur manifestation à des organes matériels, dout on doit connaître le mode d’action, quand on se consacre à l’éducation de la jeunesse. Après les mères de famille, c’est donc aux maîtres, aux chefs d’institution que nous nous adressons. Non seulement l’éducation morale, mais la santé du corps est entre leurs mains.

Il a fallu offrir à nos lecteurs des considérations sur le système locomoteur, et leur signaler l’application des lois les plus importantes de l’hygiène, tout à la fois à l’action des muscles, aux fonctions de l’appareil de la respiration et aux actes du cerveau.

C’est par l’emploi de ces moyens qu’on peut perfectionner les instruments de la vie, rendre l’accroissement d’un enfant plus normal, en empêcher les écarts et la déviation; par eux on peut en accélérer la marche ou le retarder au besoin, amener l’organisation au degré de perfection dont elle est capable, et extraire enfin du fonds humain tout ce qu’on peut en extraire sans danger.

Telle est l’utilité de l’application des lois hygiéniques à l’homme; mais c’est à l’enfance surtout que les effets en sont salutaires, à cause de l’accroissement qui permet aux organes de se modifier en vertu des impressions qu’ils reçoivent.

Trois grands faits qui dominent aujourd’hui les sciences physiologiques, mettent en évidence l’utilité d’un livre sur l’éducation physique.

1° La composition organique du corps humain qui emprunte aux choses extérieures tous les éléments qui le constituent et qui les trouve formés de toutes pièces dans le règne végétal, dans la chair des animaux et dans l’atmosphère, au lieu de les créer elle-même en vertu d’une force plastique que la physiologie lui attribuait avant les travaux de Dumas et de Liebig.

2° Les modifications imprimées à l’organisation par l’application raisonnée des moyens hygiéniques.

3° Enfin la manifestation de maladies spéciales dans leur nature, qui dépendent d’un obstacle ou d’une déviation apportée au développement des organes ou à l’accroissement du corps tout entier. Ces maladies ne peuvent appartenir qu’à l’enfance, n’apparaissent que sur les organisations encore en voie de développement; rien n’est plus propre à les prévenir, que de bonnes règles sur l’éducation physique.

Quant à la première question, de grands maîtres ont examiné le rôle de la matière dans la production, l’accroissement des êtres organisés, et la part qu’elle prend à l’accomplissement des phénomènes de leur existence journalière.

On voit avec étonnement que la nature organique n’emprunte qu’un très-petit nombre des éléments si multipliés de la chimie moderne; dans l’atmosphère seule sont renfermées toutes les matières premières de l’organisation.

C’est là que les plantes vont les puiser. Les plantes empruntent à la lumière solaire la force chimique nécessaire pour décomposer l’acide carbonique, l’eau, l’azotate d’ammoniaque qu’elles y puisent, et le système végétal réalise ainsi un appareil de réduction supérieur à tous ceux que nous connaissons.

Ces éléments décomposés et absorbés par les plantes sont combinés dans de nouveaux rapports, changent de forme seulement, et deviennent les tissus des plantes.

Dans l’obscurité les plantes ne seraient plus que de simples philtres que traversent sans s’altérer l’eau et les gaz; à la lumière du jour les éléments de ces substances se séparent et sont combinés d’une autre manière, ils sont saisis de la vie végétale, et suivant la belle expression de Lavoisier, le soleil, comme le flambeau de Prométhée apporte avec la lumière le sentiment et l’organisation.

Les plantes destinées à leur tour à la nourriture des animaux passent à travers leurs organes, mais n’y sont pas déposées tout entières.

Les animaux constituent par opposition aux plantes, des appareils de combustion, dans lesquels les principes absorbés sont en partie brûlés ou combinés avec l’oxigène de l’air atmosphérique.

La respiration rend à l’air le carbone sous forme de gaz acide carbonique, l’hydrogène combiné avec le même principe retourne à l’air sous forme d’eau, la respiration rend l’azote à l’état libre, et l’oxide d’ammonium est rendu par la sécrétion des reins.

Ainsi ce que les plantes ont enlevé à l’atmosphère, les animaux le lui rendent. Cependant tout ce que les plantes ont donné aux animaux n’est pas tout éliminé par la respiration, les animaux accumulent le reste.

Ce sont ces parties, qui vont, subissant un changement de formes, se déposer dans les tissus organiques et remplacer les molécules qui doivent être rejetées au dehors par les diverses sécrétions; de là, la division établie par Liebig, en aliments plastiques et en aliments respiratoires.

Les aliments plastiques renferment l’azote, mais ils se distinguent des autres substances azotées par la présence d’une certaine quantité de soufre, qui peut en être éliminé sous forme d’acide hydro-sulfurique; ces aliments sont la fibrine et l’albumine végétale, la caséine végétale, la chair et le sang des animaux formés eux mêmes chez les herbivores par la digestion des premières de ces substances.

Les aliments respiratoires sont la graisse, l’amidon, la gomme, le sucre, les substances alcooliques.

Toutes ces substances dissoutes par l’action des voies digestives sont emportées par le torrent circulatoire à travers le cœur droit, et de là jusqu’aux poumons vers lesquels ces éléments semblent entraînés par une sorte d’attraction puissante; là se brûlent l’hydrogène et le carbone, là se développe la chaleur animale sans laquelle s’éteindrait le mouvement et la vie. Mais à peine le sang a-t-il subi celte action de la part de l’atmosphère, à peine a-t-il changé de condition, qu’il semble obéir à une autre puissance attractive; ce n’est plus l’air atmosphérique qui l’attire, il est saturé d’oxygène; c’est vers la masse des organes et des tissus du corps tout entier qu’il est emporté, et voilà qu’il prend une route inverse à celle qu’il avait suivie, et qu’il retourne vers les organes y déposer sans doute le principe oxydant de l’air atmosphérique dont il s’est chargé pour le céder à toutes les parties du corps et les brûler avec le même développement de calorique.

De nouveau privé d’oxigène, chargé du détritus des organes, des principes que l’absorption digestive lui apporte, le sang recommence la même pérégrination.

Si le sujet qui vit et qui respire doit croître et grandir, quel sera l’aliment qui lui conviendra le mieux? Celui qui porte avec les principes constituants du sang le plus de matière non azotée, en d’autres termes le plus de matière propre à la combustion respiratoire. En effet, la matière butyreuse n’est point azotée, et elle abonde dans le lait, elle s’offre donc à l’action de l’oxygène de l’air, et préserve les organes qui doivent se former de son action destructive. Ainsi priver un jeune sujet de lait, c’est nuire à son développement progressif, car les organes seront obligés de s’offrir eux-mêmes à la combustion de l’oxigène pour produire la chaleur, sans laquelle la vie s’éteindrait; ils perdraient par là les matériaux qu’ils doivent conserver pour leur entretien et leur accroissement.

Tout autre sujet qui ne recevrait pour nourriture que des substances non azotées ne pourrait continuer de vivre. Les molécules des organes entrant dans le sang veineux et dévorées par la respiration ne seraient pas remplacées, et les organes en proie à un amaigrissement continu finiraient par s’anéantir faute d’aliment plastique.

Il en serait de même d’un sujet soumis à une complète inanition. La respiration aurait bientôt détruit ses tissus organiques. Arrivons à cette conclusion que l’homme puise au dehors les éléments qui entretiennent sa vie et qu’un des plus pressants besoins de la science est de mettre à sa portée ceux dont il doit user convenablement.

L’usage que l’homme en saura faire, mettra toujours en évidence la réalité de cette autre assertion que nous avons émise sur les résultats hygiéniques à l’égard des jeunes sujets: par les modifications imprimées à l’acte nutritif on est parvenu à produire sur eux des effets remarquables, à accroître leur taille ou suspendre leur accroissement.

Ces effets ont été plus souvent observés chez les animaux, objet naturellement plus légitime de semblables expériences.

M. Royer-Collard, dans un discours prononcé à l’Académie de Médecine, a raconté les merveilles produites par un simple fermier qui entreprit de doter son pays d’une race d’animaux domestiques supérieure en beauté à ceux des autres contrées. Toutes les tentatives de Bakwel, à cet égard, furent couronnées de succès; et quand on songe que nous sommes maîtres de soumettre les forces vitales des animaux à de puissantes modifications qui en améliorent les produits, on s’étonne qu’on ne soit pas tenté plus souvent d’en faire à l’homme une application bien autrement importante.

L’incurie, à ce sujet, est en général portée plus loin qu’on ne pense, et loin d’améliorer physiquement la race, peut-être la laisse-t-on se dégrader.

Nous avons nous-même démontré, dans un autre ouvrage, combien les irrégularités dans le développement du corps peuvent faire naître de maladies. Qui ne concevra qu’un défaut de proportion entre la largeur du thorax et de son axe perpendiculaire met à la gêne les poumons, le cœur et l’arbre circulatoire? Cet état de choses constitue une prédisposition à la phthisie dont une bonne direction donnée à l’éducation de l’enfant peut l’affranchir.

Un accroissement trop rapide de la tige vertébrale peut donner lieu à des affections spasmodiques et convulsives lorsque la moelle de l’épine ne partage pas cette rapidité de développement. Je cite les exemples au hazard, nous pourrions les multiplier sans peine et dresser le long inventaire des maladies de l’enfance qui tiennent aux écarts du développement et à l’ignorance des lois qui doivent présider à l’éducation physique. Je ne vois pas cependant que le législateur se soit beaucoup inquiété de prendre à ce sujet les mesures nécessaires. Les règlements abondent pour cultiver les forces de l’intelligence, pour amener à l’entrée de la carrière des esprits bien préparés à l’étude des lois, des arts libéraux, de la science administrative, et de toutes les autres conditions sociales. Quant aux forces physiques elles deviennent ce qu’elles peuvent, les chefs d’institutions, ceux des établissements universitaires y pourvoient comme ils l’entendent. Que de motifs pour méditer cependant sur un pareil sujet! et quelle gloire pour les hommes éminents qui ont pouvoir et autorité, s’ils parvenaient à donner à la France une race d’hommes robustes, infatigables, capables d’accomplir les travaux les plus rudes dans la paix et dans la guerre, et d’assurer à leur patrie le double empire de la force et du génie?

Traité sur l'éducation physique des enfants

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