Читать книгу Traité sur l'éducation physique des enfants - Charles Joseph François Richard - Страница 8
Peau. — Ictère des nouveau-nés.
ОглавлениеLa peau d’un nouveau-né est humide et couverte d’une matière caséeuse, grasse, qui la défendait contre l’impression des eaux de l’amnios. Un premier bain ne suffit pas pour en débarrasser l’enfant; elle conserve à l’air longtemps encore l’habitude de sécréter ce fluide lubrifiant; de là l’odeur particulière qui appartient à l’enfant à la mamelle. L’épiderme, accoutumé au liquide amniotique, et maintenant en contact avec l’air, se dessèche et tombe par écailles, entraînant avec lui les débris de ce vernis caséeux encore adhérant à la peau. Les mères ont toutes remarqué celle espèce de desquamation, véritable mue qui s’accomplit dans un espace de temps indéterminé, et qui explique comment la peau, dans la première enfance, est soumise à diverses affections: elle s’excorie dans les endroits où elle est plissée, en raison de la faiblesse du nouvel épiderme. La miliaire, l’érysipèle, le pemphigus, et, dans le second semestre, les croûtes de lait, si la nutrition est abondante, sont ses affections habituelles.
Au moment de la naissance, la peau de l’enfant est d’un rouge clair; ce n’est qu’après quelques jours qu’il acquiert la teinte blanche qui appartient à sa race. Souvent les premiers jours sont suivis de jaunisse, c’est l’ictère des nouveau-nés. Nous l’avons attribué à l’absorption du méconium par les veines mésaraïques, entraîné, au moment de la naissance, dans la sphère d’attraction du foie, et passant de là dans le sang.
D’autres physiologistes ont pensé qu’au moment où s’établit la respiration, le sang avait acquis une tendance à se débarrasser de son carbone, par la peau aussi bien que par le foie, et qu’en attendant que la respiration et le foie lui-même y suffisent, la matière grasse et carbonisée du sang s’échappait aussi par cette voie. Une fois épuré convenablement, le sang laisse à la peau sa coloration normale.