Читать книгу Traité sur l'éducation physique des enfants - Charles Joseph François Richard - Страница 9

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Les mères suivent d’un œil attentif l’accroissement d’un enfant à la mamelle. C’est par le développement du thorax qu’on en remarque les premiers signes. La voussure et les dimensions latérales s’agrandissent par l’effort incessant de la respiration. Toutefois, comme nous l’avons dit, le larynx et la trachée-artère ne font pas des progrès égaux à ceux des poumons. De là la respiration bruyante que l’enfant conserve au delà du cinquième mois. Peut-être aussi cette étroitesse empêche-t-elle l’absorption de l’oxygène; la vie peu avancée se maintient avec une moindre quantité de ce gaz, mais peu à peu le besoin en devient plus impérieux; aussi l’enfant aime l’air libre, le désire; et si la respiration ne se perfectionne pas, la cyanose ne manque pas de se développer, elle tarde rarement au-delà du deuxième mois, et souvent apparaît dans la première semaine.

Dans les premiers huit mois de sa vie, l’enfant accroît sa taille d’un quart environ, c’est-à-dire qu’il présentait 46 à 54 centim. en naissant, et qu’il en offre alors 64 à 69. — Son poids augmente de 5 à 6 kilog., c’est-à-dire que, dans le même espace de temps, il s’est élevé de 3 à 9 kilog.

Le développement ne marche point toujours d’un pas égal, l’enfant semble même perdre de son poids, du moins dans les premiers jours de la vie. Mais son nouveau mode de nutrition une fois établi, le développement s’opère par des oscillations inégales, et toujours décroissantes; de sorte qu’il se fait remarquer bien plus dans les premiers mois que dans les suivants.

Les diamètres du crâne grandissent avec rapidité, et précèdent dans cette voie le développement de la face; celle-ci n’éprouve la même impulsion qu’au moment de la sortie des premières dents, circonstance heureuse et harmonique sans doute, faite pour éviter de troubler le développement du cerveau par celui des dents, souvent douloureux et pénible.

Les membres inférieurs se fortifient avant les bras; ils sont aussi appelés à obéir aux ordres de la volonté avant que l’enfant sache faire de ses mains un usage utile à ses propres besoins.