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Sympathie. — Instinct d’imitation. — Docilité.

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A cet instinct d’affection se joint un vague sentiment de sympathie qui convie l’enfant à prendre part aux joies ou aux souffrances d’autrui. L’enfant rit aux éclats avec sa bonne; il pleure si l’on fait semblant de la battre, ou si elle feint de pleurer quand elle a été battue par lui.

Le sentiment de la propriété est aussi un des premiers qu’on voit poindre à l’horizon de son intelligence; il crie, il s’agite s’il voit sa nourrice donner le sein à un enfant étranger; il pousse des cris forcenés si on lui ravit ses joujoux.

Après avoir éprouvé ces premiers sentiments, l’enfant veut agir, et d’abord ses actions sont sans but évident: il saisit et déplace ce qui est à sa portée, il frappe et fait du bruit, il semble ne chercher qu’à se sentir lui-même; après quoi la puissance de l’imitation le saisit, et il calque ses mouvements sur ceux qu’il voit faire.

La violence et l’impatience sont le caractère dominant des instincts dans les premiers mois de l’enfant. Tant qu’il ignore ce qui lui manque il est saisi d’un sentiment de peine auquel il s’abandonne sans retenue; mais enfin sa violence s’apaise. Il éprouve par l’expérience qu’après avoir crié on vient à son secours, après une certaine attente; il se soumet à cette loi, et saisit un vague pressentiment des bornes du temps.

Plus tard il connaît aussi la distance et l’espace, et cesse de s’agiter pour saisir des corps hors de sa portée.

L’enfant s’avance ainsi pas à pas dans l’ordre moral; habile de bonne heure à faire comprendre ses désirs, il reconnaît qu’on s’empresse de les satisfaire, et comprend la puissance de sa volonté. Cependant il n’est pas toujours obéi; tantôt il faut attendre l’exécution lente et ralentie à dessein d’un désir trop impatient, ou bien on lui refuse ce qui lui est inutile, ou il demande ce qu’on ne peut lui donner; alors ses cris sont impuissants, ses pleurs sont dédaignés; il comprend la force de la nécessité, et se soumet de lui-même à l’ordre.

Il faut mettre de l’art à le satisfaire, et de l’art aussi à lui refuser; on dompte ainsi les désirs impérieux, l’opiniâtreté fougueuse; l’enfant apprend le pouvoir de se restreindre lui-même, et le chagrin né d’un désir qui n’a pu être exaucé, s’éteint insensiblement. C’est pour l’enfant une salutaire expérience dont le premier fruit est de hâter son développement.

Traité sur l'éducation physique des enfants

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