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LES ÉTALONS

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Conformation. Caractères sexuels. Examen des organes génitaux externes. De la saillie physiologique. Hygiène. Alimentation.

L’étalon, par le nobre élevé de produits qu’il peut donner annuellement comparativement à la jument dont la descendance est limitée physiologiquement, joue un rôle prépondérant dans l’amélioration de la race.

La remonte des étalons s’effectue par plusieurs procédés: 1° conservation des chevaux de «classe» dans les grandes écuries; 2° achat dans les élevages; 3° location: 4° achat en participation.

Les grands éleveurs dans le choix de l’étalon basent leur sélection parmi les vainqueurs des épreuves classiques; les uns recherchent les chevaux ayant fait preuve de vitesse, les autres donnent la préférence aux chevaux de fond ayant montré de l’endurance.

Le choix d’un étalon, en dehors de sa conformation, est des plus délicats car il faut encore et surtout que son origine, son courant de sang puissent convenir à la majorité des poulinières du stud. Des connaissances généalogiques très étendues sont indispensables pour éviter tout conflit héréditaire dont les conséquences sportives seraient des plus graves.

Après tant d’autres — et sans avoir l’espoir d’être plus entendu — nous indiquons sommairement les beautés à rechercher chez les étalons, bien qu’il soit presque de règle dans le training et le trotting, de sacrifier la conformation à l’origine et aux performances.

Décrire l’étalon. «tel qu’il devrait être», en se basant sur la description idéale relatée dans les traités hippiques, serait une utopie car dans la pratique — véritable transfuge de l’entraînement — on le prend, «tel qu’il est», et, bien souvent, il apporte au haras — triste don de joyeux avènement, — ses tares organiques et psychiques.

Les qualités à rechercher chez l’étalon impliqueraient la conformation suivante: tête expressive, œil vif, bien ouvert, encolure bien dirigée, épaule longue et oblique, avant-bras long et musclé, poitrine ample et profonde, dos court et puissant, rein large et bien attaché, croupe et cuisse longues, puissantes, jarrets larges, épais, nets, bien orientés, genou large, sec, net, bien dirigé, plutôt en avant qu’effacé, canons courts, larges, épais, nets, tendons secs, bien détachés, pieds bien développés, aplombs excellents; la taille oscillant entre 1 m. 60 et 1 m. 64.

«Être de son sexe» constitue une nécessité physiologique impérieuse: les étalons «féminisés», les juments «virilisées» constituent — la pratique de l’élevage le prouve — de médiocres reproducteurs. Chez l’étalon, les caractères différentiels sexuels portent sur la taille, le poids, l’ossature, la musculature.

L’étalon présente une plus grande taille, entraînant une augmentation de poids vif; il a des formes plus anguleuses, moins arrondies: les saillies musculaires sont plus accentuées; les tissus sont plus denses que chez la jument.

Chez le mâle, la tête est forte, la nuque large, l’encolure puissante, le poitrail bien développé, les membres forts, mais le bassin est relativement étroit.

La capacité crânienne est toujours plus grande chez le mâle; sa peau en général est moins fine que celle de la femelle, les productions pileuses (crins) sont plus développées.

Certains auteurs, sans en indiquer la raison physiologique, ont voulu voir dans le développement de la nuque un indice de fécondité. Les résultats contradictoires observés dans la pratique de l’élevage permettent d’en douter.

La jument possède une tête proportionnellement légère, une encolure grêle, des membres fins; la poitrine est large, le train postérieur est très développé, les hanches sont saillantes; le bassin des femelles présente une ampleur particulière, en rapport avec la fonction créatrice assignée par la nature. La gracilité reparaît cependant, dans la cuisse, qui a proportionnellement moins d’ampleur que celle du mâle.

Morphologiquement l’avant-main est plus développé chez le mâle et l’arrière-main a plus d’importance chez la femelle; là réside la différence essentielle due à la sexualité.

LA SÉLECTION DES REPRODUCTEURS

La sélection bilatérale des reproducteurs — base essentielle de l’amélioration de la race pure — a pour but de transmettre et de fixer des variations utiles tendant vers la perfection des formes et le développement maximum des aptitudes. En un mot, la sélection élimine dans l’élevage les individus médiocres qui constituent des non-valeurs reproductrices et sportives, et ne retient comme reproducteurs que ceux «racés».

La sélection conservatrice consiste à unir les sujets représentant le plus fidèlement le type de la race et à en perpétuer l’intégrité. On a adressé souvent à la sélection le reproche d’être une méthode lente; la nécessité d’agir sur plusieurs générations en retarde les effets, mais le temps nécessaire varie avec le but poursuivi. Il faut exercer cette méthode sur des individus présentant des variations semblables; si le caractère observé ne s’est produit que sur un seul sujet, on est obligé d’avoir recours à la consanguinité pour le développer et le fixer.

La sélection présente une grande sécurité et expose moins aux variations, aux «retours en arrière».

Pour rendre plus sensibles et plus rapides les effets de la sélection, il est nécessaire d’avoir recours aux reproducteurs transmettant le plus fidèlement les qualités observées, c’est-à-dire aux «bons raceurs». Les livres généalogiques offrent, dans cette recherche, un appui sûr et une aide efficace.

La consanguinité — base de la création de la race pure — en élevant l’hérédité à sa plus haute puissance, jouera un rôle considérable chaque fois qu’on voudra transmettre et fixer une aptitude utile, une particularité intéressante, ces caractères étant fidèlement transmis aux descendants consanguins et s’accumulant de génération en génération.

La sélection progressive — utilisée fréquemment dans le demi sang — a pour but de transmettre des aptitudes spéciales qu’ont présentées certains sujets et de créer des groupes particularisés. C’est une méthode lente et qui exige de la part de l’éleveur beaucoup d’expérience et de tact, afin de pouvoir écarter les individus qui ont des défectuosités, même peu apparentes. Il peut arriver qu’au cours de la création de la nouvelle variété, il se produise des coups en arrière, des réapparitions ataviques; les sujets produits devront être soigneusement éliminés.

Pratiquement, pour être efficace, la sélection doit comporter plusieurs stades: au sevrage, pour éliminer les déchets d’élevage (sujets malingres, chétifs, tardifs); puis à l’entraînement pour écarter les non-valeurs sportives.

Dans un article «Les ventes de yearlings en 1924», publié par le Sport Universel, l’auteur met en évidence, avec une grande autorité, le rôle important dévolu à la sélection dans l’amélioration de la race pure.

«Il faut, maintenant que la griserie des billets de mille est passée, songer à faire mieux encore en élevant notre race au-dessus de son niveau actuel. Pour cela, il faut intensifier non pas le nombre, mais la qualité, en intensifiant la sélection physique et généalogique qui ne sera efficace que si elle est vraiment sévère, et, la sévérité, c’est l’élimination des reproducteurs incomplètement réussis. C’était la méthode sélective du grand éleveur ED. BLANC qui réformait sans hésiter ou faisait abattre impitoyablement tout animal malingre ou présentant des tares.

L’éleveur de Jardy ne voulait pas prolonger l’existence des êtres qui pouvaient être une cause de retard pour le progrès de sa race. Une masse de chair, sans qualité, ce n’est rien. Il y a en effet de la mauvaise matière vivante qui n’est digne d’aucune compassion.

La grande manifestation de Deauville vient de montrer avec éclat que nos éleveurs ont la volonté d’élever encore la qualité de notre race pure. S’ils veulent poursuivre l’amélioration, ils devront de plus en plus se résigner à des mesures prohibitives et interdire l’accès du haras aux sujets qui n’en seront pas dignes. Il faut que l’insuffisance du pedigree, le manque de qualité de course ou les tares physiques ne dépassent pas une certaine limite pour que l’entrée du haras soit permise à un étalon ou à une jument. Quelle sera cette limite? Nous n’aurons pas l’imprudence de vouloir la préciser. Il s’agit seulement du principe qui est le principe essentiel de toute sélection. A conserver comme reproductrices des juments offrant une origine inférieure, mal faites, faibles, tarées dans leur ossature, on arrête l’essor de la race vers des destinées supérieures.

On poursuivra la constitution d’une aristocratie chevaline admirable en pratiquant la sélection de deux manières; d’une part, en ne retenant pour la reproduction que les animaux tout à fait supérieurs: sélection par l’élite; d’autre part, en éliminant les animaux tout à fait inférieurs: sélection par l’éloignement des pires. On interdira ainsi le haras à tout animal qui n’aura pas donné quelques preuves, si médiocres fussent-elles, de qualité, de robustesse et de solidité de structure.

Si donc les progrès de notre race étant affirmés, nous voulons les conserver et préparer l’avènement d’une espèce encore supérieure qui nous donnera des. animaux capables de lutter avec les chevaux anglais et de les vaincre, il faut intensifier la sélection.

Disons à la louange de nos éleveurs qu’il est fini le temps où nous voyions des haras conserver à la reproduction des étalons et des juments indignes, et cela par fantaisie ou par cupidité commerciale; fini le temps où les pires juments étaient unies à des étalons sans valeur. Cette méthode funeste a complètement disparu; chaque éleveur, selon ses moyens, s’attache aujourd’hui à rechercher ce qu’il y a de meilleur dans la classe qui est en rapport avec son portefeuille, avec les sacrifices qu’il peut consentir. Le sens de l’élevage purifié domine le business outrancier. C’est ce sentiment qui nous permettra de faire toujours mieux, d’aller toujours plus haut. La race ne doit pas s’immobiliser, il faut qu’elle progresse.» L’auteur termine en disant «que l’évolution de nos pur sang ne s’accomplit que par la sélection». Cette conclusion, basée sur des données zootechniques indiscutables, consacrées par une pratique séculaire, serait digne de fixer l’attention des éleveurs.

Concluons en disant que la sélection bilatérale des reproducteurs (tares organiques et psychiques), l’étude approfondie des origines, la consultation des tables généalogiques, l’hygiène et l’alimentation rationnelles (allaitement copieux, sevrage tardif, régime intensif pendant la période de croissance) constituent des agents améliorateurs de la race pure.

Sélection et consanguinité sont les deux facteurs qui lui ont fait acquérir les hautes qualités qu’elle possède; puissent les éleveurs ne pas méconnaître l’importance de cette dualité zootechnique!

EXAMEN DES ORGANES GÉNITAUX EXTERNES

Dans l’achat de l’étalon, l’examen des organes génitaux externes, qui permet de contrôler son intégrité est important, car il tient sous sa dépendance directe sa carrière génésique.

Qu’importe en effet la haute origine, les performances, la bonne conformation d’un reproducteur, si une lésion des organes génitaux entrave leur fonctionnement ou réduit le taux de la fécondité.

Cet examen aura donc pour but d’écarter de la reproduction comme «inaptes» les sujets qui présentent des anomalies sexuelles congénitales ou acquises susceptibles d’exercer un effet dépressif sur l’érection, l’éjaculation, temps préparatoires indispensables à la fécondation.

Les testicules sont deux glandes placées à droite et à gauche de la ligne médiane, sous la région inguinale, dans l’entre-deux des cuisses. Par leur ensemble, ils constituent une masse assez régulièrement arrondie, divisée dans son milieu en deux lobes à peu près égaux par un léger sillon, sorte de couture qui continue le raphé en arrière, et qui se prolonge en avant, jusqu’à la face inférieure du fourreau.

Sur le poulain, à la naissance et même déjà dans les derniers mois de la vie fœtale, les testicules sont dans les bourses; ils semblent disparaître et remonter dans l’abdomen vers le deuxième ou troisième mois, puis reparaissent vers l’âge de quinze à dix-huit mois. Le développement des bourses varie selon diverses circonstances: degré de descente, de leur contenu, état de santé ou de maladie, repos ou exercice, température. La peau des bourses ou scrotum est mince, molle, onctueuse, luisante, noire. Cependant chez les sujets, de robe claire, elle offre des taches blanchâtres, rosées, d’étendue variable, auxquelles on a donné le nom de taches de ladre.

Les testicules suspendus à l’extrémité du cordon représentent deux masses ovoïdes, déprimées latéralement, portant sur leur face externe, et leur bord supérieur un organe allongé, l’épididyme.

Quand ils sont petits, rétractés vers l’orifice inférieur du trajet inguinal (remontés), mous ou tout à fait pendants, ces signes indiquent un sujet épuisé, sans énergie, sans vigueur, toujours à écarter de la reproduction.

Chez l’étalon, les testicules doivent être bien descendus, arrondis, à peu près égaux, fermes, roulants sous la pression des doigts et n’accuser aucune sensibilité anormale. Ils sont plus gros chez l’animal adulte. Par les temps chauds, lourds, ils deviennent quelque peu flasques et pendants.

Toutes les fois que les testicules, les bourses et les cordons ne présentent pas les caractères précités (orchite, sarcocèle, hydrocèle, varicocèle, etc.), il y a lieu de les considérer comme malades, et le pronostic que l’on doit en tirer au point de vue de la fécondité est la plupart du temps défavorable.

Aux organes chargés de sécréter le sperme, se trouve annexé un appareil d’excrétion, la verge qui sert en même temps à la copulation et à l’émission des urines; celle-ci est protégée aussi bien que maintenue dans sa position normale, par un repli cutané, le fourreau.

Le fourreau bien conformé est d’un volume moyen, plutôt petit que gros, mais assez ample pour permettre au pénis de sortir et de rentrer facilement. D’autre part il est souple, formé d’une peau fine.

Parmi les anomalies du pénis citons: l’imperforation du gland, le rétrécissement du fourreau (phimosis); l’hypospadias, l’ouverture de l’urètre en dessous du pénis, l’épispadias, l’ouverture de l’urètre sur la face dorsale du pénis, l’adhérence de la verge à la partie profonde du fourreau.

En outre, l’examen des organes génitaux externes peut révéler la paralysie du pénis ou paraphimosis, la présence de tumeurs (fibromes, sarcomes, papillomes, polypes, etc.).

Eviter le surmenage génésique qui détermine, en dehors de l’abaissement du taux de la fécondité, l’usure prématurée des reproducteurs, constitue une indication impérieuse pour l’éleveur. Il serait puéril d’insister sur l’importance du préjudice causé par la suppression de quelques années de monte dans la carrière d’un étalon de classe, dont le prix des saillies atteint jusqu’à 25.000 francs.

Basé sur l’âge, la vigueur et surtout la haute origine du sire, le nombre physiologique des saillies est fixé ainsi dans les studs bien dirigés: la première année, un étalon de 4 ans ne saillit pas plus de 15 à 20 poulinières; la deuxième année, le nombre est porté à 30, 35; dans la suite, 40 juments constituent un rendement génésique qu’on ne doit pas dépasser. Aux sires de haute lignée qui ont donné de très bons poulains, on n’attribue qu’un nombre limité de saillies. On agit ainsi pour avoir des sujets de choix et pour prévenir leur usure anticipée.

Ces chiffres, à un examen superficiel paraissent faibles, mais il convient de remarquer que la dépense énergétique de l’étalon n’est pas seulement fonction du nombre de juments saillies mais surtout du nombre de sauts nécessités par les revues, dues aux nombreux cas de stérilité relative.

Pour assurer le maximum de fécondité, le nombre des saillies journalières ne doit pas excéder deux, une le matin, l’autre le soir; répétées, les dernières sont souvent infécondes n’étant plus constituées — ainsi que le prouvent nos examens microscopiques — que par du liquide prostatique.

Le meilleur critérium de l’aptitude à la saillie est fourni parsa durée; si ce temps augmente, lors même que l’étalon présenterait des signes extérieurs de la même ardeur, on doit diminuer le service.

La répétition du cabrer est très fatigante, surtout pour les reins, les jarrets et les boulets; aussi est-il fréquent d’observer chez les vieux professionnels de la monte, l’ensellement et les tares précoces des articulations postérieures.

Réduire l’attitude bipédale constitue une indication primordiale à remplir, trop souvent méconnue des stud-grooms. On ne saurait trop blâmer ceux qui, pour donner une haute idée de la vigueur de leurs chevaux, les laissent prendre cette attitude quelques pas avant d’aborder la jument. C’est seulement lorsque l’étalon est en état de saillir qu’il faut lui permettre de s’enlever sur ses membres. Les tentatives infructueuses le fatiguent et rendent quelquefois même, pour un moment, la monte absolument impossible.

Dès le début de la monte, les étalons jeunes en particulier, sont surexcités, légèrement courbaturés et présentent assez souvent de l’inappétence partielle; la première année il convient donc de leur éviter tout surmenage en les soumettant à «un entraînement sexuel» méthodique. Ne pas oublier que la carrière d’un étalon est intimement liée à la pratique rationnelle de la monte.

Soumettre l’étalon à une visite sanitaire méthodique, constitue à son arrivée au stud, une nécessité impérieuse. Tout taré «sexuel», présentant des anomalies ou des maladies des organes génitaux, doit être réformé pour «incapacité professionnelle». Il convient de lui faire subir l’ «épreuve génésique» pour constater s’il est atteint de frigidité ou d’impuissance; enfin, il est nécessaire de contrôler son aptitude fécondante par l’examen microscopique du sperme (nombre, motilité, vitalité des spermatozoïdes). Ces méthodes de contrôle ne sont pas excessives, quand on songe que le prix des étalons de «classe» dépasse le million.

Galopeurs et trotteurs : Hygiène. Elevage. Alimentation. Entraînement. Maladies

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