Читать книгу Galopeurs et trotteurs : Hygiène. Elevage. Alimentation. Entraînement. Maladies - Edmond Curot - Страница 17
II. — ALIMENTATION DES POULINIÈRES SUITÉES
ОглавлениеINFLUENCE SUR LA LACTATION. — DES ALIMENTS GALACTOPHORES.
La lactation en plus de l’individualité est fonction de l’alimentation; le régime alimentaire des nourrices acquiert donc une importance prépondérante. Dans le choix des femelles destinées à la reproduction, il importe donc, en dehors de la conformation, d’avoir égard à l’aptitude laitière; celles qui ont une lactation abondante et riche, assurée par l’étendue et l’activité de leurs mamelles et par une bonne alimentation produisent toujours les meilleurs sujets. On peut ériger en axiome d’élevage, telle mire, tel produit.
La bonne marche de l’allaitement exerce une influence considérable sur le développement et l’avenir du sujet. C’est durant les premiers mois de la vie que la croissance est la plus rapide, aussi importe-t-il, par une alimentation rationnelle, de mettre à profit cette faculté.
Les juments poulinières mauvaises nourrices, tant sous le rapport quantitatif que qualitatif, alimentent très mal leurs petits qui restent chétifs, tardifs et de peu de valeur, quand une mortalité excessive ne sévit pas sur eux.
L’alimentation agit sur le rendement lacté de deux façons: par la proportion de ses éléments constitutifs et par son degré d’hydratation.
Lorsque l’alimentation est insuffisante, lorsque les matières azotées, hydrocarbonées, grasses et minérales de la ration ne sont pas présentées dans les rapports convenables (relation nutritive, rapport adipo-protéique), la femelle use ses réserves nutritives, exporte par sa mamelle une partie des éléments constituants de ses tissus. Aussi, dès qu’avec une ration plus riche ou mieux composée on remédie au déficit nutritif, on constate dans la sécrétion lactée des variations nettement positives. Tout ceci montre que la diététique des femelles nourrices est un problème délicat à résoudre.
L’hydratation de la ration sera obtenue dans le régime des poulinières suitées par la mise à l’herbe, l’emploi des barbotages, des mashes, des buvées, des tubercules, des racines, etc.
Le régime du pâturage réalise les meilleures conditions hygiéniques et économiques des femelles nourrices. La vie au grand air, l’exercice, la consommation sur place et presque à discrétion de plantes nutritives réalisent un ensemble de circonstances favorables qu’il est difficile de combiner avec la même réussite pour les juments suitées.
L’importance des aliments galactophores a été exagérée, car chez les reproductrices il y a une aptitude individuelle que l’alimentation permettra de pousser à son maximum, mais qu’elle ne fera pas dépasser.
Néanmoins, certains aliments paraissent avoir une action spécifique sur la sécrétion lactée; par ordre d’action, il faut citer le son, le vert, et les tubercules.
Mais l’action spéciale indiquée n’est-elle pas due simplement au coefficient élevé d’hydratation? nous le pensons.
L’alimentation rafraîchissante doit être prolongée pendant quelques semaines durant la période de l’allaitement, car, outre son action spécifique sur le rendement lacté, elle exerce une influence heureuse sur l’état de santé des nouveau-nés.
Les repas des poulinières suitées doivent être au nombre de trois ou quatre, à des heures régulièrement fixées; les aliments et les boissons seront, de préférence, donnés tièdes.
La ration doit contenir le nombre d’éléments nutritifs pour assurer l’entretien de la mère et le rendement lacté. Ce dernier, dans certains cas, représentant une source de déperdition accusée en principes immédiats.
Le besoin protéique et en matière grasse est élevé du fait de l’élimination de ces principes par la sécrétion lactée.
Le besoin minéral à cette période est impérieux, BUNGE a montré que les cendres de jeune animal présentent une analogie très grande de composition allant jusqu’à l’identité avec les cendres du lait de la mère.
Dans le cas de déficit minéral, on constate soit des troubles dans la sécrétion mammaire, soit une perturbation plus ou moins profonde dans la nutrition générale, entraînant fatalement un arrêt de croissance.