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XII.

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LES FLEURS S’AIMENT.

Les hommes souvent, dans la légende antique, avaient été changés en bêtes, en arbres, en fleurs.

Et pourtant, en fait de fleurs, les anciens n’en savaient guère plus que je n’en savais à sept ans. Ils ne savaient pas qu’elles ont des sexes et des amours; ils ne savaient pas qu’elles respirent, qu’elles excrètent, qu’elles se nourrissent comme nous; qu’il faut à chaque arbre, à chaque plante sa nourriture particulière, nourriture souvent considérable. Le grand soleil, par exemple, exhale près de soixante grammes de liquide par heure; et l’on a vu des citrouilles augmenter d’un kilogramme par jour.

Ils ne savaient pas surtout ce merveilleux échange qui se fait incessamment des animaux aux végétaux, ceux-ci exhalant pour nous l’oxygène, tandis que, par la respiration, nous leur renvoyons l’azote et le carbone. Ils ne savaient pas qu’animaux et végétaux sont dans leur existence si indissolublement solidaires les uns des autres, qu’ils ne pourraient être séparés un instant sans que leur mort commune et la dissolution du monde s’ensuivissent.

Hélas! je ne le savais pas plus qu’eux lorsque, dans mon enfance, j’aimais d’instinct cette belle giroflée.


La Vie des fleurs

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