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III.

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L’ÉCOLE DES FLEURS. — SAINT BERNARD ET BERNARD PALISSY.


J’aime à me figurer nos anciens sages, nos anciens chercheurs, sous la forme de vieillards errant dans la campagne. Ils ont beaucoup vécu, beaucoup souffert: ils sont tristes, mais pleins d’espérance. Ils interrogent les fleurs. «Monde innocent qui nous consolez, disent-ils, qui rendez à nos cœurs un peu de votre calme, le suc exprimé de vos feuilles n’adoucirait-il pas les souffrances du corps? Molène, si douce au regard, n’apaiseras-tu point quelqu’un de tant de maux?»

Et ces vieillards inventaient l’art de guérir par les simples; ils créaient la botanique, la médecine...

Un religieux célèbre voulait que dans le jardin de chaque couvent on cultivât un carré des fleurs les plus belles, afin d’y avoir à louer le Seigneur. Saint Bernard avouait qu’il n’avait eu d’autres maîtres que les chênes et les hêtres.

Et combien d’autres se formèrent à la même école! que d’âmes s’y sont consolées! Le pauvre potier de terre, Bernard Palissy, disait: «Je n’ai trouvé de plus grande délectation en ce monde que d’avoir un beau jardin.»

Tous les arts ont emprunté aux fleurs quelqu’un de leurs secrets. Le statuaire Auguste Préault me faisait remarquer dans quelques iris des modèles de la plus élégante architecture.

«Puissance et beauté, disait-il, sont ici réunies.

— Mais, ajoutai-je, si chaque plante, prise isolément, confond notre imagination, que dire de l’ensemble du règne végétal? La nature en a fait la parure du globe; c’est lui qui donne leur aspect aux différents pays. Et quelle richesse! quelle variété ! quelle abondance merveilleuse! Que sont les animaux sur la terre, comme embellissement, au prix de ce nombre incroyable de végétaux partout verdoyants?»


La Vie des fleurs

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