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VI.

Table des matières

SEMIS ET BOUTURES.

Outre des marrons, je regardai germer, les déterrant chaque jour, des pois, des fèves, des lentilles. Je cultivai jusqu’à du tabac.

Ayant su que beaucoup de plantes se pouvaient reproduire autrement que par graine, c’est-à-dire en mettant en terre un fragment de leur tige, — ce qui était précisément la réalisation, dans le règne végétal, de l’expérience tentée par moi dans le règne animal, lorsque j’avais voulu, avec des arêtes, reproduire du poisson, — j’appris de bonne heure à faire des marcottes, des boutures, etc. Pour m’exercer dans cet art, je mis en morceaux les ravenelles de notre jardin et un beau jasmin blanc. Je me procurai par ce moyen une jolie collection d’œillets. Cependant je préférais obtenir mes plantes de graines, principalement celles qui offrent les plus nombreuses variétés. Le plaisir était dans l’attente de la première floraison, qui toujours m’offrait l’imprévu. Les œillets de poëte, à cause de cela, étaient une de mes plantes favorites.


Les anémones aussi me charmaient par leur variété de couleurs, d’aspects, de mélanges. Les pavots, les coquelicots leurs frères. le pied-d’alouette aux couleurs si variées et si tendres, je semais tout cela en abondance, ainsi que les balsamines et reines-marguerites qui, chaque année, avec les chrysanthèmes, aux derniers soleils d’automne, closent, par un adieu splendide, la saison des fleurs.

Chaque semaille, pour ces plantes, est comme un mouvement du kaléidoscope.

J’achetai plus tard des oignons de tulipe; mais je me gardai bien d’en demander la couleur: je me ménageais le plaisir de la surprise, d’autant plus charmant avec la tulipe, que, privée d’enveloppe extérieure, on la voit se peindre et se nuancer sous l’influence des rayons solaires.

Vous cherchez le secret de la photographie coloriée? Demandez-le aux fleurs, elles le savent et le pratiquent à ravir.


La Vie des fleurs

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