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XIV.

Table des matières

OU FINIT LA PLANTE ET OU COMMENCE L’ANIMAL.

Je dois vous dire qu’il y a environ cent mille végétaux connus; il a donc fallu d’abord mettre de l’ordre dans la nomenclature de cette immense gerbe végétale. De là ces divisions et subdivisions par classes, genres, familles, etc.; mais ces divisions sont tellement arbitraires et les différences sur lesquelles elles reposent s’opèrent d’une famille à l’autre par gradations si peu marquées, que, sur beaucoup de plantes, les botanistes n’ont point su s’entendre, les uns plaçant dans une classe tel végétal qui, par d’autres, était placé dans la classe d’à côté. Qu’ils ne se soient pas accordés sur ce point, que Jussieu et Linné aient établi des classifications différentes, que d’après le système de ce dernier les graminées, par exemple, aient été disséminées dans cinq ou six classes, tandis que pour tous les autres elles forment une seule et même famille, cela importe peu.

Mais ce qui vous paraîtra bien digne de remarque, c’est qu’il soit difficile aux plus expérimentés de déterminer le point précis où finit la plante et où commence l’animalité. La transition est si peu sensible d’un règne à l’autre, qu’il est telle famille que l’on trouve, dans Linné, placée au rang des mollusques, et que Cuvier rejette parmi les végétaux.

Chose singulière! le point de contact a lieu, non pas, comme vous pourriez croire, des plantes les plus parfaites aux animaux les plus imparfaits; les deux règnes se tiennent, au contraire, par leurs commencements, par leurs points de plus grande imperfection, par leurs ébauches, par leurs créatures les moins formées: c’est en quelque sorte une embryogénie commune. Les deux mondes partent des infusoires et semblent suivre quelque temps une même ligne qui se bifurque à peu près aux zoophytes et aux mollusques, pour s’en aller en se végétalisant d’un côté, et de l’autre en s’animalisant.


Linné dit:

Natura sociat plantas et animalia: hoc faciendo non connectit perfectissimas plantas cum animalibus maxime imperfectis, sed imperfecta animalia et imperfectas plantas combinat. — Naturœ regna conjunguntur in minimis.

«La nature associe les plantes et les animaux. En faisant cela, elle ne joint pas les plantes les plus parfaites aux animaux les plus imparfaits; mais elle unit ensemble les plantes imparfaites et les animaux imparfaits. Les règnes de la nature se tiennent par leurs plus petits êtres.»

Ce serait un travail infini de suivre les savants dans leurs mille et mille systèmes de classification. Qu’il vous suffise de savoir qu’ils ont pris généralement pour point de départ de leurs méthodes les organes de la reproduction, c’est-à-dire la fleur. Le nombre des étamines (organes mâles), la forme du pistil (organe femelle), le nombre ou la disposition des pétales, etc., etc., ont servi de bases aux diverses classifications.


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