Читать книгу La Vie des fleurs - Eugène Noël - Страница 7
ОглавлениеGERMINATION.
Je n’étais pas toujours malheureux dans mes expériences. Je plantai un jour une graine que je ne connaissais pas, trouvée dans du café ; il me poussa un beau palma-christi qui fit mon admiration et ma joie durant tout un été. Je plantai des marrons d’Inde, et ils poussèrent; mais que de fois je les déterrai pour voir ce qu’ils devenaient! et combien je fus ravi d’arriver tout seul à établir cet aphorisme: Quelle que soit la position du marron, la racine, en crevant son enveloppe, ne manquera pas de pousser en s’enfonçant dans la terre, tandis que la tige trouve toujours moyen de se dresser vers la surface du sol. Tout seul aussi, je découvris que les plantes cherchaient la lumière, se tournaient vers elle, et, quoique beaucoup plus tard, j’arrivai de moi-même encore à penser que les feuilles exerçaient une action, chimique sur les rayons solaires. Je n’avais pourtant de ce phénomène qu’une preuve bien grossière: il me paraissait que la lumière entourée de feuillage perdait pour nous je ne sais quelle propriété malsaine. L’invention du daguerréotype m’a prouvé, depuis, que j’avais raison, en montrant que la partie verte des plantes enlève précisément à la lumière l’élément qui agit sur la plaque daguerrienne. Aussi les feuilles vertes étaient-elles, dans les premiers temps, difficilement reproduites par le procédé photographique.