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XIX.

Table des matières

INTERVENTION DES INSECTES ET DU VENT DANS LE MARIAGE DES FLEURS.

Parmi les observations charmantes que l’on put faire alors dans l’étude des fleurs, je ne puis oublier le rôle des insectes.

Si la plupart des plantes réunissent dans la même corolle l’épouse et ses époux, c’est-à-dire, en langage scientifique, le pistil et les étamines, chez quelques-unes la nature ordonne la séparation des sexes. Fleurs mâles, fleurs femelles naissent souvent, il est vrai, dans le voisinage les unes des autres, sur la même tige, parfois sur le même rameau, mais sans espérance de se réunir jamais, à moins qu’un balancement du zéphyr ne leur permette des mariages furtifs. Le coudrier, dont la branche autrefois servait aux sorciers; la traînante famille des cucurbitacées (melon, gourde, concombre, bonnet d’électeur, calebasse, citrouille), sont ainsi condamnés: chaque plante y produit les deux sexes, mais séparément. Plus malheureux encore, les lychnis ou compagnons jamais ne peuvent, mâle et femelle, s’élever d’une même plante. Le palmier à fleurs pistillées naît quelquefois très-loin du palmier à fleurs staminées. Mais l’insecte paraît, voltige, chargé de pollen: par lui la fleur est fécondée.

Et le sage, au milieu de ses fleurs, dit tout bas: «Mouches légères, beaux scarabées, abeilles travaillantes, folles chrysis, cétoines rêveuses, pourrais-je sans attendrissement vous voir passer dans les airs? Doux messagers de la famille, évitez l’hirondelle, évitez la mésange! Puissiez-vous, pendant l’orage, trouver l’arbre au feuillage épais. Évitez l’araignée, évitez l’ichneumon perfide! »


La Vie des fleurs

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