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XVIII.

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DÉCOUVERTE DE SÉBASTIEN VAILLANT.


Mais ce qui, sans doute, détermina les botanistes du siècle dernier à prendre la fleur comme base unique de leurs classifications, ce fut l’admiration, le ravissement de tous les penseurs à la découverte de la sexualité des plantes. Cette révélation, pour ainsi dire, de notre parenté avec cet humble monde végétal, devait porter pour longtemps les observateurs à n’étudier que les organes où se dévoilait pour la première fois ce miracle. Pendant un siècle, ils n’ont point su s’en distraire, et n’ont vu de toute plante que les étamines, le pistil, l’ovaire, etc.

C’est en France, en 1716, par Sébastien Vaillant, qu’eut lieu la découverte définitive de la fécondation dans les végétaux. Il appartenait à cette charmante nation d’être la première à apercevoir l’amour dans les plantes. Les femmes en furent ravies et se mirent elles-mêmes à étudier cette science. Jean-Jacques, dans son émotion, oublia ses livres, ses systèmes, sa polémique ardente; Bernardin de Saint-Pierre en fut troublé jusqu’au délire dans ses Études de la nature, et je ne sais si le monde n’en est pas resté attendri. Certainement, la poésie, chez nous, à partir de cette époque, ajouta une corde de plus à sa lyre.

La sexualité des plantes avait été, comme toute grande découverte, pressentie longtemps d’avance par quelques bons esprits, Au XVIe siècle, à l’école de Montpellier, un célèbre professeur, Rabelais, — probablement avec Guillaume Rondelet, son ami, — enseignait déjà la nouvelle doctrine; toutefois, on ne soupçonnait ce mystère que chez les végétaux à sexes séparés, et l’on prit même longtemps les fleurs pistillées pour les fleurs mâles.


La Vie des fleurs

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