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Résumé

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La connaissance négative ne se cantonne pas à la connaissance de Dieu. Partant de l’idée d’une conscience préréflexive qu’à la suite de l’école de Heidelberg je considère comme indispensable à une compréhension adéquate de la conscience humaine, et dont Jean-Paul Sartre marque la particularité en l’appelant conscience (de) soi, j’affirme, en me référant à Dieter Henrich, qu’il n’y a d’accès à une telle conscience que par une connaissance négative, comme celle développée par Thomas d’Aquin dans sa doctrine de Dieu. Les théories de la conscience de soi de Klaus Düsing et de Michel Henry, qui décrivent cette conscience préréflexive au moyen d’une connaissance positive, attestent l’échec d’une telle entreprise.

La connaissance négative ne se cantonne pas à la connaissance de Dieu. Elle peut s’appliquer aussi à d’autres domaines de la philosophie. Dans ce qui suit, je voudrais mettre en évidence la place qui lui revient dans le domaine de la réflexion sur la conscience humaine. Pour ce qui est de cette réflexion, je me restreindrai d’emblée à la perspective de la première personne, donc à une approche phénoménologique au sens large du terme. On peut aussi étudier la conscience humaine à partir de la perspective de la troisième personne, dans la psychologie empirique par exemple, en particulier la psychologie cognitive, mais aussi la neuropsychologie. Une intense recherche est en cours dans ces domaines et il est important d’intégrer une telle approche dans la réflexion philosophique1. Ici je vais toutefois laisser une telle démarche entièrement de côté, pour la bonne raison que la question de la connaissance négative, à mon avis, ne se pose qu’au niveau de la perspective de la première personne.

Dans quel sens donc peut-on parler à propos de la conscience humaine d’une connaissance négative ? Je vais procéder de la manière suivante. J’analyserai d’abord la conception classique de la connaissance négative, telle que nous la trouvons dans la doctrine de Dieu de Thomas d’Aquin, pour ensuite transférer l’idée d’une telle connaissance au domaine de la réflexion philosophique sur la conscience. La conscience, c’est ma thèse, n’est pas réductible à ce qu’on peut en saisir par connaissance positive. En est partie intégrante une conscience préréflexive de soi qu’à la suite de l’école de Heidelberg – Dieter Henrich et Manfred Frank en sont les représentants les plus connus – je considère comme un aspect indispensable à une compréhension adéquate de la conscience humaine2. C’est Jean-Paul Sartre qui a marqué la particularité d’une telle conscience en l’appelant conscience (de) soi, formule qui intitule ma contribution. Or, je voudrais mettre en évidence que, selon moi, il n’y a de description adéquate de cet aspect de la conscience humaine que par connaissance négative.

Politik – Kirche – politische Kirche (1919–2019)

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