Читать книгу Conférences de l'Académie royale de peinture et de sculpture - Henry 1841-1913 Jouin - Страница 32
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ОглавлениеCertains chapitres des Maîtres d’autrefois relèvent de l’histoire tout autant que de la critique. Ainsi le veut notre esprit. La distinction que l’on tente d’établir entre les genres de littérature n’est jamais absolue. Toutefois, c’est à l’histoire qu’appartiennent l’étude de l’architecte Viel sur Charles-Antoine Bridan, les notices de Baillot sur Grétry et le violoniste Viotti; celle de M. Etex sur son maître, Pradier; Gros et ses ouvrages, par Delestre; les Notices historiques sur les anciennes Académies de Peinture et d’Architecture, par le statuaire De-seine; les Monuments de Pise au moyen âge, par M. Georges Rohaut de Fleury; le Frère André, Victor Louis et Brascassat, par M. Charles Marionneau; Perraud, par M. Max Claudet; Gabriel Davioud, par M. Rossigneux; les Médailleurs italiens, par M. Alfred Armand, et, en remontant aux premières années de ce siècle, l’Appendice aux recherches sur l’Art statuaire d’Emeric David, par le sculpteur Giraud, que complètent les Annotations de Du Seigneur sur les mêmes ouvrages d’Émeric David; l’Histoire de la ville et du château de Clisson, par Lemot, ainsi que les nombreux écrits d’Alexandre Lenoir sur le Musée des Monuments français.
Horace Vernet est l’auteur de deux brochures, Du droit des Peintres et des Sculpteurs sur leurs ouvrages, et Des rapports qui existent entre le costume des Hébreux et celui des Arabes modernes.
Tel est l’attrait de l’histoire pour les hommes de notre temps, que nous estimons presque à l’égal du livre composé avec ordre et maturité les documents incorrects qui en sont la préparation, c’est-à-dire les mémoires autobiographiques, les notes, les souvenirs sur un contemporain, la correspondance la plus hâtive. Il n’est d’autographe d’artiste auquel le public ne s’intéresse. On dirait que le mot de Chateaubriand sur les Mémoires de Saint-Simon n’a pas cessé d’être vrai lorsqu’on l’applique aux pages d’un peintre ou d’un sculpteur: «Il a écrit à la diable pour l’immortalité ».
C’est à peine si nous pouvons nommer quelques-uns des auteurs innombrables dont on cite, soit un court volume, soit des lettres retrouvées, d’intimes causeries ou de mordants propos. Mme Vigée-Lebrun a laissé des Souvenirs sur son atelier; Delécluze, sur l’Atelier de Louis David; M. Amaury-Duval sur l’Atelier d’Ingres. Qui a lu les Entretiens d’atelier de Thomas Couture, offerts par le peintre à ses seuls amis? Et les Souvenirs d’un artiste, par M. Etex; et les Notes et Causeries, d’un style si brillant et si juste, par Charles Timbal; et Berlioz, et Adolphe Adam, et M. Deldevez? Rappelez-moi, car je m’en voudrais de les oublier, les stances heureuses, les considérations sur le génie de la peinture, sur la grâce, sur l’ordonnance, et les Veillées, et les Lettres de Girodet; rappelez-moi ces multiples correspondances de Delacroix, que leurs intelligents détenteurs mettent en lumière; les lettres du peintre-soldat Henri Regnault; et les pages attrayantes de Prudhon, Géricault, Carpeaux, Duret, Barye, Corot, que les biographes de ces maîtres ont enchâssées dans leurs récits.
MM. Lechevallier-Chevignard, Mottez, Olivier Merson tiennent une plume, M. Jules Breton est poète: il signe les Champs et la Mer. M. Jean-Paul Laurens laissait publier il y a quelques semaines une lettre pleine d’esprit sur la salle du Livre d’or au palais de Légion d’honneur. On connaît les lettres de Jacquemart. En ce moment même, M. Gigoux dicte ses Souvenirs...