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IV. — Hautes-Pyrénées.

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Le département des Hautes-Pyrénées est recouvert sur une largeur de 35 kilomètres par les contre-forts pyrénéens. S’il a de tièdes vallées où fleurit la vigne, il a des hauteurs que la neige blanchit presque jusqu’au cœur de l’été.

La riante et lumineuse vallée d’Aure est une des plus belles qui soit au monde, «par la grâce des vallons et la noble élégance des perspectives».

La vallée de Campan où l’on compte encore un assez grand nombre de goitreux et de crétins, a, au bord de l’Adour, à la base des derniers promontoires pyrénéens, à 579 mètres d’altitude, la station thermale de Bagnères de Bigorre, célèbre par ses eaux sulfatées calciques et quelques-unes aussi ferrugineuses. Elles sont prisées des rhumatisants, des femmes névropathes, détraquées et déséquilibrées de l’utérus, des dyspeptiques. Celles de Labassère sont plus particulièrement réservées aux affections des organes respiratoires. Bagnères n’est ni la plaine ni la montagne, et son climat, plutôt agréable, participe de l’une et de l’autre. La moyenne annuelle de la température est de 11°.

Partons maintenant de Tarbes d’où l’on embrasse un magnifique panorama de vallées verdoyantes et de montagnes bleues; remontons le cours du Gave; voici d’abord un établissement balnéaire religieux: Lourdes où des millions de pèlerins viennent chaque année demander la guérison de leurs maux à des eaux miraculeuses.

A 30 kilomètres à l’est de Tarbes, Capvern a également des eaux sulfatées calciques qui sont spécialement utilisées dans la goutte, la gravelle, les affections catarrhales des voies urinaires.

Puis, à une altitude de 466 mètres, dans une vallée qu’abritent de hautes montagnes, Argelès Cazost, dont les eaux sulfurées sodiques froides conviennent aux scrofuleux, aux lymphatiques, aux sujets qui souffrent d’affections chroniques des voies respiratoires, et dont le climat sédatif réussit aux cardiaques, aux tuberculeux et aux névropathes.

Plus avant dans les montagnes, à une altitude de près de 1,000 mètres, dans une vallée encaissée entre deux hautes chaînes de montagnes, encadrée de paysages grandioses et pittoresques, Cauterets voit tous les ans près de 20,000 dolents venir boire à ses fontaines la santé que distillent des eaux sulfurées sodiques chaudes qu’on recommande surtout contre les affections des voies respiratoires. Le climat y est doux, mais sujet à des variations rapides, car la ville est mal protégée par les vents. L’air y est assez humide et sédatif, la pluie fréquente. Aussi Cauterets est une station peu recommandable pour les tuberculeux, et pour tous les sujets en général qui souffrent d’affections inflammatoires et congestives. Il en est à peu près de même de Barèges dont les eaux sulfurées sodiques chaudes ne conviennent guère que dans la scrofule, et surtout dans les affections profondes des os et des articulations. Echelonné le long de la rive d’un gave, le village est refroidi par la couronne de neiges éternelles que portent les hauts sommets qui l’environnent. Aussi le climat y est-il rude et soumis à de grandes variations de température même pendant l’été. Le thermomètre dépasse rarement 25°.

Enfin, non loin de Luz, au bord d’un défilé du Gave, comme suspendu aux flancs de la montagne, à 770 mètres d’altitude, le village de Saint-Sauveur a également des eaux sulfurées sodiques chaudes, sédatives, qui conviennent aux surmenés et aux surexcités, aux affaiblis et aux névrosés, aux femmes dont le bas-ventre est congestionné par la dysménorrhée. On y respire un air à la fois tonique, fortifiant et sédatif, grâce à la douceur de la température et à l’absence des vents qui sont brisés par les montagnes. Dès que mai fond les neiges de l’hiver, les touristes accourent attirés par ses fontaines de Jouvence et aussi par l’incomparable beauté des cirques voisins, «colisées calcaires», «ouls» fréquentés par les izards, les aigles et les vautours.

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