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PESQUAIRE, SES SOLDATS, ET LES VENTS.

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PESQUAIRE.

Amis de la fortune et de la renommée,

Soldats! portons secours à Pavie affamée.

L'ennemi, dans son camp faussement attaqué,

S'épouvante déja de s'y voir provoqué:

S'ils nous cèdent la route, allons sauver Pavie;

S'ils arrêtent nos pas, arrachons-leur la vie.

Croyez-en et Pesquaire, et Bourbon, et Lannoy;

Méprisez les Français et leur superbe roi.

L'Italie, aisément par leurs armes surprise,

Fut de tout temps perdue aussitôt que conquise:

Légers, impatients, non moins que hasardeux,

Quand leur fougue est à bout, on ne craint plus rien d'eux.

Les longs travaux d'un siége, épuisant leur armée,

Ont ralenti leur force à demi consumée:

Leur prince est loin d'avoir en ses rangs complétés

Tous les soldats qu'il paie et qui lui sont comptés:

Las, faibles, appauvris de garnisons lointaines,

Trahis des alliés, désertant par centaines,

Ces troupeaux de Gaulois vont fuir devant le char

De l'heureux Charles-Quint, notre nouveau César.

Vive notre empereur! mort à cette canaille!

LES SOLDATS.

Vive notre empereur! oui, livrons la bataille!

LES VENTS.

Quelles clameurs, mon frère! ah! je fuis plein d'horreur...

—La mer ne hurle pas avec tant de fureur.

—Vers le camp des Français tes ailes sont tendues,

Va, porte-leur ces voix dans les airs répandues.

—Mon frère, je venais sur les bords du Tésin

Semer l'esprit des fleurs qui parfumaient mon sein,

Agiter doucement les cloches matinales:

Hélas! faut-il, percé du sifflement des balles,

Souffler l'odeur du sang et la poudre à canon,

Des mousquets tout le jour vomir l'horrible son,

Et, rapides courriers de subites alarmes,

Faire au loin retentir la tempête des armes?

—Eh bien! renvoyons-nous tous les bruits des combats,

Frappons dans les deux camps l'oreille des soldats,

Et, chassant coup-sur-coup la grêle meurtrière,

Volons chargés de cris, de flamme, et de poussière.

La Panhypocrisiade, ou le spectacle infernal du seizième siècle

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