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VIe PERIODE (1575-1589)

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Table des matières

TABLEAU N° 1.


TABLEAU N° 2.


Dans ces 14 années, la valeur intrinsèque n’a perdu que 0 fr.428, le pouvoir de l’argent 1,226, le pouvoir d’achat de la livre 6 fr. 65. Ces chiffres sont de beaucoup inférieurs à ceux des deux dernières périodes.

Il faut en chercher une première raison dans le maintien du prix du froment, qui ne varia pour ainsi dire pas de 1576 à 1589, mais la principale cause de ce temps d’arrêt dans la hausse du prix de la plupart des denrées, provient certainement de l’ordonnance du mois de septembre 1577, qui, en interdisant en France la circulation des monnaies étrangères et en abandonnant la livre de compte, pour adopter le mode de compter par écus, stabilisa la valeur intrinsèque de la livre à 3 fr. 14 c. pendant 25 ans, c’est-à-dire aussi longtemps que cette ordonnance eut force de loi dans le royaume. Son influence n’agit pas seulement sur la valeur intrinsèque, elle se fit également sentir, comme nous l’avons vu plus haut, sur le pouvoir d’achat de la livre, et ses bons effets eussent été bien plus grands et bien plus durables encore, si de malheureux événements politiques, les Guerres de Religion d’abord, la Guerre de la Ligue ensuite, n’étaient venus les paralyser.

Dans cette 6e période, toutes les denrées ne demeurèrent cependant pas, comme le froment, au même prix que dans la précédente: les bestiaux, par exemple, subirent une nouvelle hausse de 1/5 environ; le vin et le bois augmentèrent dans de plus fortes proportions encore.

On trouve, en date de 1587, dans l’inventaire de la succession d’un riche marchand de bois de Poitiers, Nicolas Audebert, l’évaluation en bloc de 14 paires de bœufs et de plusieurs troupeaux de brebis garnissant les étables de six métairies qui dépendaient de cette succession: les bœufs sont uniformément estimés 60 livres la paire, et les brebis 20 sols la pièce . Une estimation faite dans ces conditions fournit pour cette époque, ce n’est pas douteux, des prix moyens d’une exactitude indiscutable, aussi bien pour les bœufs que pour les brebis.

Dans ce même inventaire de la succession de Nicolas Audebert, le vin est estimé de 18 à 22 livres la barrique, fût compris, et ce fût ne valait pas plus de 15 à 20 sous au maximum. Quant au bois de chauffage, il se vendait 20 sols la réhortée sur le marché de Poitiers. Mais pour le bois, comme pour le vin, la principale cause de hausse provenait de la difficulté des tranports, résultant de l’insécurité des campagnes, où toutes les routes étaient sillonnées par des bandes de huguenots qui rançonnaient impitoyablement les voyageurs et s’appropriaient les marchandises.

Malgré la hausse que nous venons de constater dans les prix du vin, des bestiaux et du bois de chauffage, cette 6e période n’en marque pas moins, en raison surtout du prix du froment, un ralentissement dans le mouvement d’enchérissement général qui n’avait cessé de se manifester depuis plus de 50 ans.

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