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VIIIe PERIODE (1599-1602)
ОглавлениеTABLEAU N° 1.
TABLEAU N° 2.
Cette huitième période ne comprend que quatre années. Tandis que la valeur intrinsèque, pour les mêmes raisons que dans la précédente, reste inchangée à 3 fr. 146, le pouvoir de l’argent remonte à 4,020, gagnant ainsi près d’un point, et le pouvoir d’achat de la livre s’établit à 12 fr. 65, en hausse de 2 fr. 80.
En 1599 les derniers ligueurs ont disparu du Poitou et le calme est revenu; le prix du double décalitre de froment tombe, au marché de Poitiers, à 0 fr. 69 c.: l’année suivante, il descend à 0 fr. 45: il se maintient à ce chiffre de 0 fr. 45 en 1601; en 1602 il remonte légèrement et atteint 0 fr. 65. La moyenne de ces quatre années nous donne 0 fr. 55, en diminution de plus de moitié sur la moyenne des neuf années de troubles qui ont précédé.
Au mois de mai de l’année 1600, dans l’inventaire de six importantes métairies du Montmorillonnais, nous trouvons le prix de la paire de bœufs à 40, 45 et 50 livres. Une seule paire, qui eût été certainement évaluée 100 1. deux ans auparavant, atteint 60 1. . Le prix du vin a diminué de plus de moitié au marché de Poitiers, où la barrique se vend 7 l, et 8 1. au lieu de 22 1. , et la baisse se manifeste dans les mêmes proportions sur toutes les denrées.
L’augmentation continuelle du prix de toutes choses, que nous avions constatée depuis plus de quatre-vingts ans, est définitivement enrayée, le pouvoir d’achat de la livre, sans revenir aux chiffres où nous l’avons vu au début du siècle, va tout au moins se stabiliser.
Un si brusque redressement a de quoi surprendre tout d’abord; mais, de même que nous avons vu dans la hausse exceptionnelle qui a sévi entre 1590 et 1598 l’effet direct de la guerre civile, nous n’hésiterons pas à expliquer le retour immédiat à une situation économique normale pendant les quatre années qui leur ont succédé, à l’établissement de la paix religieuse et à la restauration de l’autorité royale qui suivirent l’Edit de Nantes. Et nous pouvons avancer, sans nous hasarder beaucoup, que la détente et la prospérité dont on ressentit à cette époque le bienfait, et dont nos chiffres apportent un témoignage indiscutable, ne contribuèrent pas médiocrement à gagner à Henri IV la soumission et l’attachement de ses sujets.