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IV

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C’est en effet un bien singulier raisonnement, que le raisonnement des adversaires du christianisme.

Leur incrédulité n’est plus, comme il arrivait jadis, le résultat orageux de difficultés longtemps débattues et vivement senties. Elle est tout entière à priori, et repose sur l’étrange argumentation que voici.

Point de départ.

Il n’y a plus de Dieu, au sens où on l’entendait jadis: non-seulement plus de Dieu qu’aime notre cœur et qu’invoque notre prière, plus de Dieu qui nous écoute et qui nous exauce; mais même plus de Dieu qui s’appartienne à lui-même, qui se distingue du monde physique et de l’homme, qui puisse dire moi, comme nous avons le privilége de le dire de nous-mêmes. Ce reste ou plutôt ce néant de Divinité n’est plus que le résultat progressif d’une évolution fatale de la nature. Il n’est plus, pour emprunter le langage des géomètres, qu’une résultante des forces, d’abord inconscientes, puis réfléchies, dont le développement constitue le spectacle mobile de l’univers. Ce fantôme, pour lequel on usurpe le nom profané du Dieu père des hommes, ne saurait pas plus avoir de volonté qu’il n’a de conscience. Ce que nous prenons pour la Divinité n’est que la vaine projection de nous-mêmes.

Ce néant que l’homme construit pour s’en faire un Dieu, redescend, par une loi fatale, de Dieu à l’homme. L’âme n’est plus elle-même qu’une série, qu’une collection de pensées, sans substance qui les reçoive et sans lien qui les rattache. Elle n’est plus qu’une incarnation passagère de l’idée générale de l’humanité. Comme elle n’a pas, à vrai dire, d’existence distincte dans la vie présente, elle ne saurait espérer l’immortalité dans la vie future.

Si, dans son horreur de l’anéantissement, l’âme demande à survivre encore et se débat contre cette extinction qui lui fait horreur, le système lui répond par la promesse de la métempsycose.

Le fond obscur de l’être qui n’a en nous ni conscience ni personnalité, est fait pour prolonger, à travers des existences nouvelles, une sorte d’immortalité anonyme. De même que, suivant le système, nous avons traversé déjà avant l’heure présente une série interminable de vies, sans avoir gardé d’aucune d’entre elles aucun souvenir même confus, de même, après ce qu’on appelle la mort, nous sommes destinés à parcourir sans fin un cercle interminable de métamorphoses, qui se succéderont sans se connaître et se commanderont sans se continuer.

Les philosophes qui professent de pareilles doctrines et qui s’imaginent les avoir démontrées, ne sont vraiment pas raisonnables, lorsqu’ils viennent nous proposer de discuter l’authenticité des Évangiles et d’appliquer à l’histoire de Jésus-Christ les règles ordinaires de la critique.

La Science de la Foi

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