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III

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Je pourrais appuyer ces réserves par quelques exemples de détail.

Les plus fins connaisseurs apprécieront l’art avec lequel M. Caro a pu renfermer dans un chapitre l’exposition métaphysique de M. Vacherot, laquelle n’occupe pas moins de trois énormes volumes in-8. Sur ces quatre-vingts pages, M. Caro, comme il en avait le droit, s’en réserve tout au moins la moitié pour les nécessités de la discussion. Il fallait donc résoudre ce difficile problème de faire tenir dans une quarantaine de pages au plus, une doctrine extrêmement compliquée et dont l’auteur, résolu à ne parler qu’aux métaphysiciens, n’avait rien fait ni pour la clarté de l’exposition, ni pour la commodité du lecteur.

Quel est cependant, au point de vue pratique, le résultat auquel aboutit ici M. Caro?

Incontestablement la doctrine de M. Vacherot, eu égard à sa forme, à la longueur de ses développements, à sa difficulté un peu scolastique, n’était vraiment pas accessible à un homme du monde ordinaire, même à le supposer doué d’un certain courage et d’une certaine résolution.

M. Caro se fait l’élégant interprète de cette doctrine. Il va, pour plus d’impartialité, jusqu’à lui prêter un certain charme de facilité qui est tout entier dans la manière du critique. Il aboutit ainsi parfaitement à la faire entrer dans des esprits où elle n’aurait point pénétré. Il fait comme ces valeureux champions du moyen âge, qui introduisaient eux-mêmes l’ennemi à l’intérieur des murailles que celui-ci n’aurait pu franchir, afin de se donner le plaisir d’un combat en champ clos, terminé par quelque valeureux coup d’épée.

Le lecteur suivra avec le plus vif intérêt la réfutation du matérialisme de M. Taine et l’examen de sa critique littéraire, en tant qu’elle exprime sa philosophie.

La doctrine de la métempsycose, ressuscitée parmi nous par de jeunes Hégéliens et prêchée avec tant de conviction par M. Reynaud, trouve dans M. Caro un adversaire aussi éloquent que convaincu.

Enfin l’auteur de la Vie de Jésus, M. Renan, est discuté à son tour avec autant de modération que de fermeté.

L’auteur a, suivant moi, parfaitement distingué le philosophe de profession et le théologien d’occasion. C’est peut-être cette vue fondamentale qui résume tout le livre de M. Caro, et qui lui donne sa vraie attitude dans ce grand combat entre la vieille raison de l’humanité que Leibniz regardait comme naturellement chrétienne, et cette raison nouvelle inventée par Hégel, qui ne veut nous laisser ni Providence à aimer ni immortalité à conquérir, cette raison nouvelle qui n’a, disent ses partisans, rien de commun avec l’ancien régime mental.

La Science de la Foi

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