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CHAPITRE XII

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Tout ralentissement du mouvement suppose un mouvement antérieur ; et la tendance au repos, ainsi que le mouvement, est toujours dans le temps. Rapport du temps au mouvement et au ralentissement. Définition précise du repos. Le mouvement s’arrête toujours dans une partie du temps.

Comme tout ce qui, par nature, doit se mouvoir ou rester en repos, se meut ou reste, quand toutes ses conditions naturelles d’action, de temps et d’espace, sont remplies, il faut nécessairement que ce qui se ralentit et s’arrête, soit en mouvement au moment où il s’arrête ; car s’il ne se meut pas, c’est qu’il sera en repos. Mais il ne se peut pas que ce qui est en repos tende à se reposer.

Ceci étant démontré, il est clair aussi que c’est dans le temps que le corps s’arrête, puisque tout ce qui se meut ne peut se mouvoir que dans le temps. Or, il a été démontré que ce qui s’arrête devait être en mouvement ; donc nécessairement c’est dans le temps que le corps s’arrête.

D’un autre côté, c’est au temps que nous rapportons les idées de vitesse et de lenteur : car le corps peut s’arrêter plus vite ou plus lentement.

Mais le mouvement qui s’arrête primitivement dans un temps, doit s’arrêter dans toute partie quelconque de ce temps. En effet, le temps étant divisé, si le mouvement ne s’arrête dans aucune de ses parties, il ne s’arrêtera pas non plus dans le temps entier ; et par suite, le mouvement qu’on suppose arrêté ne s’arrêterait pas. Mais s’il s’arrête dans une des deux parties, il ne s’arrête plus alors primitivement dans le temps entier ; car le mouvement s’arrête alors dans le temps relativement à un autre, ainsi que nous l’avons expliqué plus haut pour le mobile.

Mais de même qu’il n’y a pas de primitif où se meuve le mobile, de même, non plus, il n’y a pas de primitif où s’arrête un corps qui s’arrête ; c’est-à-dire qu’il n’y a pas de primitif, ni pour le mouvement, ni pour l’arrêt. Soit AB, par exemple, le primitif où le corps s’arrête. Il n’est pas possible que ce primitif soit sans parties, parce qu’il n’y a pas de mouvement possible dans ce qui est sans parties, attendu que le corps doit s’être mu antérieurement dans une partie quelconque ; et il a été démontré que le corps qui s’arrête a dû être d’abord en mouvement. Toutefois si AB est divisible, le corps peut s’arrêter dans une de ses parties quelconque ; car ou a fait voir plus haut que le mouvement s’arrête dans une des parties de la chose où il s’arrête primitivement. Mais comme il y a un temps dans lequel il s’arrête primitivement, et que ce n’est pas un indivisible, puisqu’au contraire le temps est toujours divisible à. l’infini, il n’y a rien dans le temps où primitivement le corps s’arrête.

De même pour ce qui est en repos, il n’y a pas non plus de temps où il ait été primitivement en repos ; car le corps n’a pu se reposer dans un temps sans parties, parce qu’il n’y a pas de mouvement possible dans l’indivisible, et que là où est le repos, là aussi est le mouvement. En effet, nous avons dit qu’une chose est en repos, quand elle ne se meut pas dans les conditions où naturellement elle devrait se mouvoir. Nous disons encore qu’il y a repos, quand la chose reste actuellement tout ce qu’elle était auparavant ; et notre jugement ne peut pas alors porter sur un seul terme ; il faut qu’il porte sur deux termes tout au moins. Par conséquent, le temps dans lequel le repos a lieu ne peut pas être sans parties. Mais si l’on admet que te temps est divisible, c’est dans une de ses parties que le repos se produira ; et l’on pourra répéter ici la démonstration qu’on a donnée plus haut. Donc il n’y a point ici de primitif.

Cela tient à ce que tout mouvement et tout repos a lieu dans le temps ; or, le temps ne peut être primitif, non plus que la grandeur, et non plus qu’un continu quelconque. puisque tout continu est divisible à l’infini.

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