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Couleurs

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Table des matières

Au nombre des matières préservatives on compte les enduits des murs, l’application des couleurs à l’huile et autres.

Indépendamment de l’usage du mortier comme matière à liaison, on emploie encore le mortier pour en recouvrir la superficie des murs, afin de la préserver des intempéries de l’air ou pour obtenir des surfaces plus unies et plus régulières et par conséquent plus agréables aussi à l’œil. L’opération de l’application des enduits à l’extérieur est dite ravaler, en terme du métier. Ravaler est donc l’action de faire un enduit sur un mur de moellon ou de brique, soit tout uni, soit en y figurant en saillie des champs, des naissances, des tables de plâtre ou de mortier. Mais on dit aussi faire, un ravalement lorsque l’on ripe ou gratte et blanchit une façade de pierre de taille.

Un enduit de chaux ou de plâtre, d’une épaisseur de 2 centimètres à 34 millimètres, a pour but de garantir les murs de la pénétration de l’eau et de l’humidité filtrant par les joints; l’enduit empêche aussi les matières soulevées par le vent de venir se fixer sur les parois des murs. Nous aurons encore à revenir plus loin sur les avantages des enduits.

Au moyen de l’application des couleurs, on cherche également à garantir le bois, le fer et même la maçonnerie des injures de l’atmosphère; on s’en sert pour l’agrément de la vue.

1° Le badigeon ne s’emploie que sur les enduits de mortier de chaux ou de plâtre: il consiste dans l’application d’un lait de chaux soit naturel, soit coloré en jaune ou brun. Le badigeon doit être appliqué en plusieurs couches afin de ne pas s’effeuiller ou tomber: en trois couches légères, par exemple.

2° Peinture à la colle ou en détrempe, préparée avec de la colle forte chauffée modérément; on lui donne presque toutes les nuances connues. L’eau collée doit être employée dans une certaine proportion avec la couleur, parce que les couleurs deviennent foncées par un excès de colle, et peu durables s’il n’y a pas assez de colle dans le mélange. Quand on veut peindre à la colle un mur avec un enduit de chaux, et que la superficie n’en est pas trop étendue, on peut imprimer l’enduit qu’on veut peindre avec du lait et de l’eau.

3° Peinture à l’huile. Si les couleurs de la détrempe sont broyées à l’eau, celle-ci est broyée à l’huile. On se sert comme base, dans la peinture à l’huile, de blanc et surtout de blanc de zinc. Presque toutes les surfaces à peindre sont d’abord imprimées avec une couche de blanc ou de gris, ou se rapprochant de la dernière couche à poser. Le fer seul s’imprime au minium ou oxyde de plomb, d’un rouge orangé ou jaunâtre.

Toutes les couleurs non en détrempe, mais à l’huile ou mélangées d’autres substances grasses ou résineuses, ne doivent être appliquées sur les corps que lorsque ceux-ci sont complètement secs ou séchés. Pour les couches d’impression à l’huile qui précèdent le rebouchage des trous faits par les clous, des nœuds ou des gerçures, il faut ne mettre que peu de couleur dans l’huile afin que cette huile pénètre le plus possible dans le corps imprimé. Pour les seconde et troisième couches, au contraire, le corps liquide à étendre doit être saturé ou rassasié de la matière colorante ou couleur, en sorte qu’on ne puisse l’étendre qu’avec une certaine difficulté.

Pour composer une bonne couleur à l’huile de lin bien limpide ou claire, ajoutez-y la moitié de son poids de litharge d’argent; faites bouillir lentement et constamment ce mélange sur un feu de charbon de bois modéré pendant deux ou trois heures en remuant toujours; laissez alors refroidir pendant une couple d’heures, au bout desquelles vous versez avec précaution l’huile bouillie en retenant au fond ce qui s’y sera déposé. Ce fond broyé ensuite peut être employé à peindre des corps exposés à l’extérieur aux injures du temps. On prend quelquefois aussi, au lieu d’huile de lin, de l’huile de pavot, de noix ou de chènevis.

Pour faire sécher promptement une couche de couleur à l’huile, on ajoute à 500 grammes de couleur de 30 à 45 grammes de siccatif. Cette matière est faite d’égales parties de plâtre calciné, de terre d’ombre brûlée, de minium et de litharge d’argent, mêlées avec de l’huile de lin et bouillies pendant huit à neuf heures sur un feu lent. Ensuite on y ajoute de l’huile de térébenthine pour délayer davantage ce mélange. Sur un kilogramme des substances nommées, on compte 1 litre et demi d’huile de lin et 8 litres d’huile de térébenthine.

Pour donner aux corps et surfaces peints à l’huile du brillant ou luisant, on les recouvre d’une couche de vernis que fournit le commerce.

Quand on veut conserver la couleur et le travail naturel du bois, on l’enduit d’une couche d’huile naturelle, sans couleur aucune. On peut aussi se servir pour le même objet du vernis dont nous venons de parler.

Nous avons vu, à propos du bois, l’emploi du goudron dont on se sert aussi dans certains cas pour protéger de l’humidité le fer et la maçonnerie.

L'architecture et la construction pratique

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