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Asphaltes et bitumes

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La France possède un assez grand nombre de dépôts bitumineux; il s’en trouve dans les tufs basaltiques en Auvergne, dans les sables tertiaires à Gabian près de Pézenas, à Lobsann et Beschelbrunn dans le Bas-Rhin, dans les dépôts crétacés supérieurs à Orthez et Caupenne près de Dax, à Seyssel près de la perte du Rhône dans l’Isère, etc.

Les bitumes qui sont naturellement huileux, plus ou moins visqueux, comme à Beschelbrunn et dans un grand nombre de lieux de l’Allemagne, ne sont pas employés dans la construction. Les bitumes propres au bâtiment sont mélangés avec des calcaires en poudre, avec des sables, des graviers, pour le dallage des trottoirs, des terrasses, pour des tuyaux de conduite, des réservoirs, etc., etc.

On nomme aussi momie une couleur brune qu’on tire du bitume.

L’asphalte est un minerai bitumineux, à gangue calcaire, de couleur brune foncée, tirant sur le noir; c’est une matière qui se ramollit quand on la chauffe dans une chaudière, et qui est inflammable, indissoluble dans l’eau et très imperméable. L’asphalte pur est composé de carbone, d’environ 80 pour 100 d’eau, d’oxygène et d’une petite quantité d’azote; cette matière pure est insoluble dans l’alcool.

L’asphalte employé dans les constructions se tire principalement des mines du Val-Travers dans le canton de Neufchâtel (Suisse), de Chavaroche (Savoie), de Rocca-Secca près de Naples, de Seyssel. On en trouve également en Sicile. La roche asphaltique y est à gangue calcaire imprégnée de bitume; on l’extrait à la mine. Une partie est cassée en morceaux de 3 à 4 millimètres de côté, mise dans des tonneaux et livrée au commerce; l’autre partie est réduite en poudre, dont les quatre cinquièmes sont livrés au commerce dans des tonneaux, et l’autre cinquième réduit en mastic bitumineux par une addition de 2,5 à 4,5 pour 100 de son poids de bitume ductile. Le mélange se compose en moyenne de 84,5 parties de calcaire et 15,5 de bitume: on l’opère à chaud dans une chaudière, d’où on le tire pour le mettre en pain à l’aide de moules; refroidis, ces pains se solidifient et sont ainsi livrés au commerce. Ils ont 50 centimètres de longueur, 33 de largeur et 11 d’épaisseur.

Pur ou mélangé de sable, le mastic bitumineux sert aux dallages intérieurs et extérieurs, aux sols de terrasse, quelquefois aux couvertures de bâtiment, aux chapes de pont, etc. On peut aussi l’employer pour couronner l’épaisseur d’un mur de soubassement, pour empêcher l’humidité de monter; mais il faut que cette opération soit faite avec beaucoup de soin et de précaution.

A Seyssel, l’asphalte est réduit en poudre, puis converti en mastic bitumineux, en y mélangeant, par fusion dans des chaudières, de 4,5 à 14 parties pour 100 de bitume de Bastennes ou de Gaujac. Ce mastic est coulé en pains, que l’on transporte sur le lieu des travaux. Là, on le concasse pour le refondre avec du bitume et avec du gravier desséché. Pour les dallages habituels de trottoirs, on ajoute 4 pour 100 de bitume et 50 pour 100 de gravier; ces proportions varient toutefois suivant la destination des dallages.

L'architecture et la construction pratique

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