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Cahier de doléances.

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Nos députés donneront la légère idée de cette paroisse qui suit... d’une très grande étendue; le sol est mauvais, le tiers est en friche.

Il y a peu de paroissiens propriétaires, puisque tous les biens sont à des seigneurs, bourgeois de villes et autres hors-tenants.

Voici encore des exemples qui feraient croire que certains cahiers sont une copie de la réponse au questionnaire des assemblées d’élection plutôt qu’une liste de revendications. Le cahier de Saint-Cyr-d’Arçais commence «premièrement de dire que notre paroisse ne contient aucun fourrage, que de très mauvais marais mouillés», parle ensuite du peu d’étendue et du peu de qualité de ses terres labourables, dit quelques mots des impositions et des mendiants, et termine en parlant de la difficulté de l’élevage et de la pauvreté du commerce. On en pourrait citer bien d’autres: ceux de Chauray, Coutré, Menigoute, Saint-Christophe, Soudan, n’auraient certainement pas été rédigés autrement, s’ils avaient eu pour origine les questionnaires des procureurs-syndics du département. Très nombreux surtout sont les cahiers où apparaissent des réminiscences au moins des diverses questions d’ordre économique posées aux municipalités un an avant la convocation des Etats généraux.

Les réponses aux questionnaires des assemblées d’élection méritent d’être examinées. En ce qui concerne la situation du Bas Poitou, dans les dernières années de l’ancien régime, elles constituent des documents de premier ordre, et leur existence comble en partie la lacune causée par la disparition des cahiers de plaintes et doléances. Le ton en est généralement le même, et on y lit la description du sort des populations rurales du Bas Poitou, faite dans des termes peut-être moins véhéments, mais analogues. Il n’est pas inutile de remarquer que ces réponses ont été rédigées par les notables de la paroisse, souvent avec la participation du curé, parfois avec celle du seigneur. N’est-ce pas là une preuve de la véracité des déclarations que les assemblées de municipalités ont consignées dans leurs réponses, et par conséquent de celles, assez semblables, qui furent faites l’année suivante dans les assemblées d’habitants?

Le fait était à signaler. Assurément ces questionnaires ont été pour quelque chose dans la genèse des idées qui sont venues naturellement s’exprimer en 1789. Invitées à se plaindre en 1788, les populations du Poitou étaient toutes préparées à recommencer l’année suivante, et à parler d’une façon spéciale «des frais considérables de perception des impôts, des vices de la répartition, des abus de l’administration, du mauvais état des chemins, de la disette des bois si effrayante, et du nombre de mendiants», puisque les administrateurs eux-mêmes, en attirant leur attention sur ces questions, leur signalaient que la situation présente n’était pas sans abus.

La préparation des États-généraux de 1789 en Poitou

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