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§ III. — CONCLUSIONS PRATIQUES QUE M. OLIER TIRE DU DOGME DE LA CRÉATION.
ОглавлениеLe dogme de la création, s’il est bien médité, doit avoir une grande influence sur la direction de notre vie.
La première conclusion qu’en tire M. Olier, est que nous devons nous maintenir dans les sentiments d’une véritable humilité ; il développe cette pensée avec une rare énergie et une grande netteté d’idées, dans son Introduction à la vie et aux vertus chrétiennes. Il résume en deux mots: VÉRITÉ et JUSTICE, la nature et les fondements de l’humilité. Nous connaître tels que nous sommes, discerner en nous, par conséquent, ce qui est de Dieu, d’avec ce qui nous appartient en propre; nous traiter tels que nous nous sommes connus, d’après la lumière de la foi, voilà tout le secret de l’humilité chrétienne. Or, «la vérité apprend à l’homme
«qu’il est néant; qu’il est, par lui-même, ce qu’il
«était il y a cent ans, et qu’il le serait si Dieu lui
«avait retiré l’être qui environne son néant. Cet être
«est la participation de l’être même de Dieu, c’est
«son être en quelque sorte rendu sensible à l’homme.
«Car toutes les créatures ne sont autre chose, s’il
«faut parler ainsi, que Dieu même rendu sensible.
«Elles sont comme les sacrements, ou comme les
«écorces visibles de l’être invisible de Dieu, caché
«sous elles; elles sont les notions de Dieu qui expri-
«ment diversement ce qu’il est en lui-même. En un
«mot, tout ce qui est au monde est une dilatation qui
«sort hors de Dieu même. C’est un écoulement de
«Dieu qui exprime en sa sortie ce que Dieu est en
«lui-même. Mais, d’un autre côté, la créature con-
«sidérée en elle-même, hors de l’être de Dieu qu’elle
«participe, demeure simple néant, qui renferme en
«soi la privation de tout être, comme Dieu en con-
«tient la possession... Cette proposition, que tout
«hors de Dieu n’est que néant doit être si universelle
«que rien n’en est excepté ni les plus grands saints,
«ni la sainte Vierge, ni même la très adorable huma-
«nité de Jésus-Christ. Tout, hors ce qu’il y a de Dieu
«en lui, n’est que néant. C’est ce qui se rencontre
«essentiellement et indispensablement en toute créa-
«ture .»
Ainsi, tandis que l’erreur du panthéisme est l’excès suprême de l’orgueil, qui aboutit à l’anéantissement de l’homme par la perte de sa personnalité ; l’humilité est un amour de la vérité et de la justice qui rend hommage au dogme de la création, conserve l’homme dans l’ordre naturel des choses, et l’élève à Dieu, duquel il a reçu tout ce qu’il est.
La seconde conclusion que M. Olier tire de la doctrine catholique sur la création, est que nous devons nous tenir dans une entière dépendance du domaine souverain de Dieu, de ses saintes volontés et de ses desseins sur nous. «Le premier motif de l’obéissance
«est la qualité de créatures, car en cette qualité
«nous devons être dans une dépendance entière de
«la volonté de Dieu qui meut et vivifie toutes choses.
«Dieu, comme être universel et souverain, gou-
«verne tout le monde. Tout obéit à son empire et à
«sa voix: il faut donc que toute créature lui soit sou-
«mise comme à l’être suprême. Quand nous obéis-
«sons à quelque supérieur, il faut toujours avoir,
«devant les yeux de la foi, l’être suprême qui nous
«est représenté par la créature qui nous parle et
«qui nous gouverne .»
Cette dépendance, quelque grande qu’elle soit, est jointe à une confiance filiale en Dieu, parce qu’en nous créant il s’est proposé de nous faire participer à sa béatitude; et c’est une troisième conclusion que M. Olier nous apprend à tirer du dogme de la création. «Dieu, nous dit-il, est un soleil d’inépuisable
«fécondité, qui veut répandre ses biens dans les cœurs.
«Il lui faut des cœurs larges et ouverts pour recevoir
«ses dons, et alors on voit, on sent un Dieu immense
«en bonté sur soi. Celui qui voit le sein de Dieu ouvert,
«et qui se voit entouré de sa miséricorde, ne craint
«rien. Dominus illuminatio mea et virtus mea, quem ti-
«mebo? Ayons tous confiance en Dieu, il sera notre
«force et notre vigueur. Mon Dieu, quoi qu’il m’arrive,
«dans mes afflictions et dans mes adversités, il ne peut
«qu’il ne me réjouisse et me console, sachant que tout
«aboutira à votre gloire et à mon bien; j’ai mis ma
«confiance en votre bonté, laquelle ne veut et ne
«peut vouloir que du bien; et ce qui me console
«davantage, c’est de savoir que tout réussira pour
«votre gloire .»