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AVANT-PROPOS
ОглавлениеCes portraits ont d’abord été publiés dans différents journaux. L’accueil qui leur a été fait, par un petit nombre d’hommes distingués, a inspiré à l’auteur la pensée de les réunir et de les présenter au public sous la forme d’un volume.
Ce ne sont point des détails biographiques qu’il faut chercher dans des éludes de ce genre, mais des appréciations critiques.
Ce que l’auteur a essayé de peindre chez les hommes éminents dont il parle, c’est leur caractère, la nature de leur talent, le rôle qu’ils ont joué dans les événements contemporains, tâche trop difficile, à coup sûr, pour que l’oeuvre ne soit pas restée fort au-dessous de l’entreprise.
Tous les personnages qui figurent dans cette galerie appartiennent au barreau. C’est là que se retrouvent un grand nombre des hommes considérables qui ont honoré leur pays, et conservé intact le dépôt de la dignité civique.
Aussi bien, les mœurs du barreau, son esprit, ses traditions, ses luttes journalières ont toujours eu le privilége d’intéresser vivement le public, qui ne connaît en général le monde judiciaire que par des écrivains plus voués à la fantaisie qu’au culte de la vérité(). L’éloquence du barreau offre d’ailleurs à la critique une voie assez nouvelle, mais cette matière exige bien aussi quelque compétence.
C’est pour justifier le titre, peut-être trop ambitieux de ce livre, qu’ont été ajoutées les différentes études qui accompagnent ces portraits. Les grands côtés de la profession d’avocat, et la recherche de ses bases fondamentales, se retrouveront notamment dans l’introduction qui va suivre, travail encore incomplet cependant et qui est loin d’être suffisamment approfondi.
Il n’est peut-être pas inutile d’indiquer l’ordre dans lequel ont été classées les autres parties de cet ouvrage: Le barreau de Paris est formé de trois générations, successivement agrégées et confondues dans le sein de cette grande famille. Il y a la génération de 1830, celle de 1848 et celle de 1860(). Dans chacune d’elles nous avons pris un certain nombre d’avocats, en commençant par les plus anciens et les plus illustres, et en terminant par ceux qui, dans l’ordre des dates, ont pris leur rang les derniers.
Parmi ceux qui appartiennent à la troisième génération du barreau, il en est un certain nombre qui ont déjà conquis la notoriété et qui se mêleront quelque jour aux affaires de leur pays. On verra leur nom et le caractère de leur talent dans les esquisses trop rapides que nous leur avons consacrées.
Quant aux notes critiques qui remplissent les pages de ce volume, il en faut dire un mot: elles se composent de cette foule d’observations et de citations que rejette l’unité de la composition littéraire; il ne faut pas trop les dédaigner, elles éclairent et complètent ces études, qui pour la plupart ont été soumises à mille et mille retouches. Elles ne valent sans doute pas ce qu’elles ont coûté, mais l’auteur s’estimera heureux si le public aperçoit seulement la trace des efforts qu’il a faits pour les rendre dignes de son attention.