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EXTENSION DE LA VIGNE EN BRETAGNE ET EN NORMANDIE

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Cette extension de la vigne dans la région septentrionale est due non pas à ce que la température de la région était plus élevée qu’à l’époque actuelle, car elle n’a pas changé, mais tient à un double motif: d’abord la nécessité d’avoir du vin pour la célébration de la Messe, étant donné surtout que les couvents de Religieux étaient alors très nombreux; et ensuite la difficulté des transports d’une province à l’autre.

C’est aux XIe et XIIe siècles que les vignobles normands eurent leur plus grande prospérité.

Mais sous le règne d’Henri II (milieu du XVIe), les vins d’Aquitaine et de Bourgogne arrivent librement sur les marchés de Normandie. Dès lors, la culture de la vigne rétrograde dans ce pays et il n’en reste plus que des lambeaux, sur les rives de la Seine, de l’Eure, de la Dives, sur les coteaux d’Argences et d’Airan et les vallées de l’Avranchin .

D’ailleurs, les vins de Normandie ne devaient guère être qu’une maigre piquette, y compris ceux d’Argences, qui passaient pour les meilleurs, témoin cette citation d’un auteur, qui, en 1631, écrit: «Pour les vins qui croissent près d’Argences et en quelques lieux vers Avranches, ils sont si verds qu’on leur préfère le Collinhou, que les Cauchois tirent des vignes attachées à leurs arbres.»

Le vin tranche-boyau d’Avranches

Et rompt-ceinture de Laval

A mandé à Renaud d’Argences

Que Collinhou aura le gal .

Aux XIVe et XVe siècles, la vigne prend une grande extension en France; nous en avons la preuve dans ce fait que les prix d’achat du vin disparaissent du compte des couvents, ces établissements possédant dès lors d’assez vastes vignobles pour subvenir à leur consommation et même pour en vendre, ainsi qu’en font foi leurs livres de compte.

La Bretagne elle-même se couvre de vignobles. Mais on est en droit de douter que le raisin y mûrit bien et donnât de bons vins, témoin la réponse que fit un jour François Ier à un gentilhomme breton, qui lui disait qu’il y avait en Bretagne trois choses qui valaient mieux que dans tout le reste du royaume: les chiens, les vins et les hommes. «Pour les chiens et les hommes, répondit le Roi, il peut en être quelque chose; mais pour les vins, je ne puis en convenir, estant les plus verds et aspres de mon Royaume.» Et il raconta plaisamment qu’un chien ayant mangé, près de Rennes, une grappe de raisin, sentit à l’instant dans le ventre une telle aigreur, que, pour se venger, il aboya de colère contre la vigne.

Au XVIe siècle, le gouvernement royal s’émeut de l’extension donnée à la vigne. En 1567, il prescrivit aux magistrats de veiller à ce que le labour ne soit pas délaissé «pour faire plant excessif de vigne, qu’il y eut toujours pour le moins les deux tiers des fonds en céréales et que le sol propre à la prairie ne fût appliqué au vignoble».

L'Anjou, ses vignes et ses vins

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