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M. HUSSON

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M. Husson était chef de division de l’Administration départementale et communale à la Préfecture de la Seine quand il fut appelé à remplacer M. Davenne.

Ce fut un administrateur émérite, un travailleur infatigable, sévère pour ses collaborateurs comme pour lui-même.

Pendant les dix années de sa direction, il sut faire observer les règlements, non seulement par le personnel administratif, mais aussi, ce qui est plus difficile, par le personnel médical, qui ne lui sut pas mauvais gré d’exigences qui s’imposaient avec la même fermeté, même aux plus illustres et aux plus puissants.

Les grandes opérations concernant les établissements hospitaliers ont été les suivantes, sous la direction de M. Husson:

1861. Ouverture d’un hôpital provisoire de 100 lits, construit en baraquements, à Berck-sur-Mer, pour les enfants scrofuleux provenant des hôpitaux d’enfants de Paris et aussi pour les élèves du service des enfants assistés.

1862. Transfert à Auteuil de l’institution Sainte-Périne, dont les anciens bâtiments, rue de Chaillot, avaient été atteints par l’expropriation.

1863. Transfert à Issy de la maison de retraite des Ménages et de la fondation Devillas.

Ouverture, à La Roche-Guyon (Seine-et-Oise), d’une maison de convalescence pour les enfants en exécution d’une fondation du comte Georges de La Rochefoucauld.

1864. Commencement des travaux de construction du nouvel Hôtel-Dieu.

1865. Ouverture, dans le voisinage de l’institution Sainte-Périne, d’une maison de retraite de vieillards, en exécution d’une fondation de M. Chardon-Lagache.

1869. Installation, nécessitée par une violente épidémie de variole, d’un hôpital temporaire, dans les bâtiments de l’ancien hospice des Incurables-femmes, rue de Sèvres. Cet établissement, qui devait n’avoir qu’un caractère provisoire et dont les bâtiments et les terrains devaient être vendus pour contribuer à la dépense de construction du nouvel Hôtel-Dieu, a été définitivement conservé, sur la demande du Conseil municipal, et est devenu l’hôpital Laënnec.

Ouverture, à Ivry-sur-Seine, d’un hospice de 2.000 lits destiné aux incurables des deux sexes et appelé à remplacer l’ancienne maison des Incurables-femmes, rue de Sèvres, dont il vient d’être parlé, ainsi que l’ancien hospice autrefois affecté aux Incurables-hommes, rue des Récollets, vendu à l’État pour être transformé en hôpital militaire.

Ouverture d’un hôpital définitif de 500 lits, à Berck-sur-Mer, pour les enfants rachitiques et scrofuleux.

1870. Commencement des travaux de construction de l’hôpital de Ménilmontant (aujourd’hui hôpital Tenon).

D’autres travaux importants avaient été faits pour l’édification d’un Magasin central des hôpitaux qui fut ouvert en janvier 1867 en même temps qu’était supprimée la Filature des indigents, 35, rue des Tournelles, dont les bâtiments furent affectés au service de la direction municipale des nourrices.

Parmi les autres faits ou événements d’ordres divers de la direction active de M. Husson, nous rappellerons:

La création d’une Commission spéciale chargée d’émettre un avis sur les demandes d’admission gratuite dans les hospices (1860);

La codification des dispositions concernant le service des secours à domicile (1860);

L’application du système du secours temporaire destiné à prévenir les abandons (1860);

La création d’un service régulier de vaccination et revaccination dans les hôpitaux (1865);

Les mesures que nécessita une épidémie de choléra, qui sévit à Paris en 1865 et 1866;

La réorganisation du Bureau central d’admission des malades dans les hôpitaux et la création à ce bureau de consultations externes avec délivrance de médicaments (1869).

Enfin, dès que la guerre fut déclarée en 1870, M. Husson prit toutes les mesures que commandait la situation; il assura les approvisionnements dans la mesure du possible , et fit ouvrir, dans les divers quartiers de Paris, des fourneaux économiques. Un grand nombre de médecins et d’internes ayant été appelés sous les drapeaux, il demanda et obtint le concours de médecins de la ville et tout d’abord de ceux ayant le titre d’anciens internes, pour soigner les malades; malgré les réductions qu’avait subies le corps médical hospitalier, il en mit une partie à la disposition des hôpitaux militaires et des ambulances de l’armée.

Les aliénés de Bicêtre furent transférés dans les asiles de province. Les vieillards et incurables d’Ivry et de Bicêtre, ceux des Ménages et de la fondation Boulard, au nombre de 5.000 environ, furent évacués sur les établissements hospitaliers de Paris ou sur des maisons particulières.

Un certain nombre de vieillards consentirent à quitter Paris et à se réfugier en province, chez des parents ou des amis, sur l’offre qui leur fut faite d’une indemnité de 1 fr. 25 par jour. Tel fut le cas de plus de 500 vieillards de Bicêtre.

L’encombrement des établissements hospitaliers devint effroyable, d’autant que, dans la plupart d’entre eux, des ambulances avaient dû être installées pour recevoir les blessés.

M. HUSSON


Telle était la situation lorsque M. Husson fut relevé de ses fonctions.

En effet, un décret du gouvernement de la Défense nationale, en date du 29 septembre 1870, supprima la direction de l’ensemble des services de l’Assistance publique à Paris et confia exclusivement à l’autorité municipale la charge des secours à domicile. Le service des hôpitaux et hospices civils devenait une administration distincte, placée sous la direction d’un Conseil d’administration, qui avait le titre de Conseil général des hospices du département de la Seine. Ce Conseil était placé sous l’autorité du Préfet de la Seine et du Ministre de l’intérieur.

M. Husson, cependant, n’avait pas achevé sa carrière administrative. Il fut nommé, le 10 juin 1871, secrétaire général de la Préfecture de la Seine, alors confiée à M. Léon Say, et occupa ces hautes fonctions pendant une année.

Il mourut en 1874 à l’âge de 65 ans.

M. Husson était commandeur de la Légion d’honneur, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, associé de l’Académie de médecine.

Il avait notamment publié les ouvrages suivants:

Géographie industrielle et commerciale de la France, 1838; — Traité de la législation des travaux publics et de la voirie en France, 2 vol., 1re édition, 1841; 2e édition, 1851; — les Consommations de Paris, 1re édition, 1856 (récompensée du prix Montyon pour la statistique); 2e édition, 1875; — Étude sur les hôpitaux, 1862; — Note sur le Droit des pauvres, 1870.

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