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I. — Administration

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Table des matières

I. — LES ORIGINES. — L’HÔTEL-DIEU, — Le premier et le plus ancien de ces établissements était l’Hôtel-Dieu, dont les origines obscures remontaient, sans doute, aux premiers siècles de l’Église de Paris.

Les conciles ayant recommandé de pratiquer l’hospitalité envers les pèlerins et les pauvres, les évêques leur avaient ouvert les portes de leur maison, et le palais épiscopal servait ainsi de lieu de refuge.


Cette hospitalité ayant pris, dans la suite, une importance toujours croissante, il était devenu nécessaire de construire un bâtiment séparé, tout à côté de l’église métropolitaine, et les évêques s’étaient déchargés, sur leur chapitre, du soin de la direction de cet hôpital, vers l’an 830.

Le chapitre de Paris conserva jusqu’au XVIe siècle l’administration exclusive de l’Hôtel-Dieu. Il déléguait son autorité à deux de ses membres qui, sous le nom de proviseurs, s’occupaient plus particulièrement des détails du service et qui avaient sous leurs ordres un maître et une prieuse: le premier, commandant au personnel masculin, religieux et laïque, et la seconde, qui avait la surveillance des salles, au personnel féminin attaché au soin des malades.

II. — DE 1505 A 1690. — SÉCULARISATION DE L’ADMINISTRATION HOSPITALIÈRE AU XVIe SIÈCLE. — RÔLE DE LA COMMUNE. — En 1505, de graves désordres déterminèrent le roi Louis XII à enlever aux chanoines l’administration temporelle de l’Hôtel-Dieu et à la confier à huit notables bourgeois, assistés d’un receveur salarié, nommés par le prévôt des marchands et les échevins. Ces huit bourgeois formèrent le Bureau de l’Hôtel-Dieu, qui fonctionna jusqu’à la Révolution.

La sécularisation de 1505 marquait une orientation nouvelle dans la voie des réformes hospitalières; la commune devenait à la fois et la source et le centre de l’activité charitable.

Lorsque François Ier fonda, en 1544, le Grand Bureau des pauvres, il attribua également au prévôt des marchands et aux échevins la nomination des commissaires qui composèrent ce Grand Bureau.

La prépondérance de la municipalité subsista ainsi pendant toute la durée du XVIe siècle. D’ailleurs, ce fait ne fut point particulier à Paris; il se généralisa dans toute l’étendue du royaume, et l’édit de Charles IX, en 1561, attribua aux communautés des villes le droit de nommer les administrateurs des hôpitaux.

III. — DE 1690 A 1789. — PRÉPONDÉRANCE DU PARLEMENT. — LE GRAND BUREAU DE L’HÔTEL-DIEU. — L’HÔPITAL GÉNÉRAL. — Au XVIIIe siècle, la face des choses change, et les différents organes de l’assistance publique passent insensiblement sous la haute surveillance du Parlement.

L’édit de Louis XIV, du 27 avril 1656, confie au premier président et au procureur général du Parlement la direction du nouvel établissement fondé par lui sous le nom d’Hôpital général, pour le «renfermement» des mendiants. Enfin, par ses lettres patentes de janvier 1690, Louis XIV dote l’administration hospitalière de Paris d’une haute direction, confiée à un Grand Bureau, ainsi composé : l’archevêque de Paris, président; le premier président du Parlement, le premier président de la Chambre des comptes, le premier président de la Cour des aides, le procureur général du Parlement, le lieutenant de police, le prévôt des marchands. Ce Grand Bureau s’assemblait à l’archevêché.

Au-dessous de lui, fonctionnaient séparément les administrations particulières de l’Hôtel-Dieu et de l’Hôpital général.

A l’Hôtel-Dieu, un arrêt du Parlement, du 3 mars 1654, avait porté de huit à douze le nombre des administrateurs.

De plus, le Bureau, dont les membres étaient autrefois nommés par la municipalité, se recrutait désormais lui-même. On y rencontrait des conseillers au Châtelet, des avocats, des fermiers généraux, tous gens appartenant à la bourgeoisie la plus riche et la plus considérée. Ils se réunissaient deux fois par semaine et s’occupaient des détails courants du service: comptabilité, approvisionnement, marchés et adjudications. L’administration de l’Hôpital général était confiée à vingt-six directeurs, nommés à vie, et formait, comme à l’Hôtel-Dieu, un Bureau se recrutant lui-même. Ils s’assemblaient tantôt à l’archevêché, avec les chefs de la direction qui composaient le Grand Bureau dont nous avons parlé plus haut, tantôt à la Pitié, siège de l’administration, où ils tenaient deux fois par semaine leurs assemblées ordinaires, destinées à l’expédition des «affaires communes», les matières importantes étant réservées aux assemblées générales.

ANCIEN HÔTEL-DIEU


IV. — LE GRAND BUREAU DES PAUVRES, — L’administration des secours à domicile était attribuée au Grand Bureau des pauvres, fondé par François Ier le 7 novembre 1544. Ce n’est pas à dire que les secours à domicile ne fussent pas pratiqués avant cette date, mais ils rentraient dans les attributions de police dévolues au Parlement chargé de réprimer les délits de mendicité et de vagabondage. Les lettres patentes de 1544 donnèrent au prévôt des marchands et aux échevins la «superintendance et la conduite des choses requises pour l’entretenement de la communauté des pauvres».

En vertu de cette superintendance, la municipalité parisienne devait organiser des travaux publics pour les mendiants valides, et nommer les commissaires du Grand Bureau des pauvres, qui devenait ainsi l’organe, spécialement investi, de l’administration des secours à domicile.

Ce Grand Bureau des pauvres se composait de trente-deux personnages notables, partagés en deux Bureaux- distincts; les uns, au nombre de seize, portaient le titre de commissaires honoraires: c’était là une sorte de Conseil supérieur, analogue au Grand Bureau de l’Hôtel-Dieu et de l’Hôpital général.

Il y avait six conseillers du roi au Parlement, un membre de la Chambre des comptes, deux chanoines de Notre-Dame ou de la Sainte-Chapelle, trois curés docteurs ou bacheliers en théologie et quatre avocats au Parlement ou au Châtelet.

Les seize autres membres formaient le Bureau proprement dit; on les appelait commissaires de quartier, parce qu’ils étaient choisis dans chacun des seize quartiers ou grosses paroisses de Paris où ils devaient procéder à la distribution des secours.

Le Conseil supérieur disparut au XVIIe siècle, et le Grand Bureau ne se composa plus que des commissaires de quartier, sous la direction du procureur général du Parlement.

Ils se réunissaient, place de Grève, deux fois par semaine, et aussi à certains jours de fête.

Ainsi, à la veille de la Révolution, les trois administrations que nous venons de décrire sommairement étaient indépendantes les unes des autres. L’institution du Grand Bureau de l’Hôtel-Dieu et de l’Hôpital général donnait bien, à l’administration hospitalière, une apparence d’unité ; mais, en fait, les administrations se jalousaient, au point d’entrer publiquement en lutte les unes contre les autres. De même, le fait que le procureur général du Parlement était à la fois directeur du Grand Bureau des pauvres et membre de droit du Grand Bureau de l’Hôtel-Dieu et de l’Hôpital général ne pouvait créer qu’une ombre d’affinité entre ces trois institutions.

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