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DOUBLE ADMINISTRATION A PARIS ET A VERSAILLES

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Table des matières

Quelques jours après la proclamation de la Commune, l’agent général des hospices et les principaux fonctionnaires de l’Administration centrale se retirèrent à Versailles, devenu le siège du gouvernement de M. Thiers.

Le personnel des établissements hospitaliers resta cependant à son poste avec l’autorisation implicite du Préfet de la Seine, M. Jules Ferry, qui avait informé plusieurs directeurs d’hôpitaux ou hospices qu’ils pouvaient rester dans leurs établissements, tant que la Commune ne leur demanderait que des actes administratifs . Le personnel hospitalier conserva donc en général ses fonctions, dont il s’acquitta avec dévouement et courage. Il est vrai que certains directeurs furent révoqués par le gouvernement de la Commune et que quelques autres durent s’enfuir lorsqu’ils apprirent qu’ils allaient être arrêtés; mais ce sont là des exceptions.

Le gouvernement de la Commune de Paris nomma un agent général délégué, le citoyen Treilhard, qui s’installa dans les bâtiments de l’avenue Victoria avec un secrétaire général, M. Laborde, et son fils qu’il nomma chef du personnel. Mais il trouva la maison presque vide ; notamment la caisse de l’Administration de l’Assistance publique avait disparu; il ne fut trouvé, avenue Victoria, qu’une somme de 4.718 fr. 70 en espèces.

Le receveur de l’Assistance publique, peu rassuré à la nouvelle que des agents du gouvernement de la Commune avaient manifesté l’intention d’apposer des scellés sur la caisse de l’Administration, avait transporté le numéraire et les valeurs dont il avait la garde dans l’appartement de l’économe de la Charité ; ultérieurement, à la suite de vols commis dans cet établissement, il résolut de transférer la caisse à Versailles.

Avec le concours de M. Ventujol, économe de la maison de retraite des Ménages, à Issy, il avait dissimulé le précieux coffre-fort dans une voiture chargée de pain et de denrées diverses. Aux fortifications, à la porte de Versailles, on avait eu beaucoup de peine à passer, bien qu’on affirmât aux gardes nationaux que la voiture devait approvisionner les Petits-Ménages. On passa cependant et la voiture, après une courte halte aux Ménages, arriva sans encombre à Versailles.

Dans ces conditions, il fallait que la caisse de Versailles alimentât les établissements de Paris. — C’est ce qui fut fait . — Le citoyen Treilhard n’ignorait pas ces relations des hôpitaux avec Versailles. Mais il fermait les yeux et demandait seulement qu’elles fussent aussi rares que possible.

Dans ces conditions, l’Administration hospitalière fonctionna à peu près régulièrement pendant le régime de la Commune. L’action de l’agent général délégué était pour ainsi dire nulle; il laissait faire. Il était d’ailleurs animé d’excellentes intentions; il écrivait, le 12 avril 1871, au directeur de la Charité au sujet de gardes nationaux blessés qui avaient été reçus avec peu d’empressement: «L’esprit politique doit être banni de l’hôpital, pour y laisser régner seul l’esprit de dévouement et de solidarité.»

Quoi qu’il en soit, les établissements hospitaliers subirent de dures vicissitudes en mai 1871. Le siège de l’Administration centrale fut lui-même incendié, et, dans cet incendie, disparurent ses plus précieuses archives.

Au moment de l’incendie, Treilhard emporta une somme de 37.440 francs appartenant à l’Assistance publique. Il la déposa chez lui en recommandant à sa femme, s’il ne reparaissait pas, de la remettre au représentant de l’Administration. Il fut pris et fusillé, et deux jours après Mme Treilhard, portant pour la première fois la robe de deuil, rapportait l’argent à l’officier qui avait fait exécuter son mari. Cet officier fit parvenir les 37.440 francs à l’Assistance publique .

L'Assistance publique en 1900

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