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LE CONSEIL GÉNÉRAL DES HOSPICES ET M. MICHEL MÖRING

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Table des matières

Le décret du 29 septembre 1870 du gouvernement de la Défense nationale avait confié la direction des hôpitaux et hospices à une collectivité ; le Conseil général des hospices revenait ainsi au régime antérieur à la loi du 10 janvier 1849. Toutefois, contrairement au système admis sous l’ancien régime, un intermédiaire unique avait été créé entre le Conseil général et les bureaux; cet intermédiaire était l’agent général des hospices, qui devait être nommé par le Ministre sur la présentation d’une liste de trois candidats dressée par le Conseil général.

Par un arrêté, du 26 octobre 1870, du Ministre de l’intérieur par intérim du gouvernement de la Défense nationale, visant une liste de présentation de trois membres, faite par le Conseil général, M. Michel Möring, directeur de l’Administration préfectorale, que le gouvernement avait déjà désigné, avant toute présentation, comme agent intérimaire des hospices , par arrêté du 1er octobre précédent, fut nommé, à titre définitif, agent général des hospices.

Le décret du 29 septembre 1870 n’avait constitué le Conseil général des hospices qu’à titre provisoire. Un décret du 18 février 1871 l’organisa définitivement. La présidence en était confiée au Préfet de la Seine.

Sa composition était sensiblement analogue à celle du Conseil de surveillance; toutefois, comme la nouvelle Administration, contrairement à ce qui se passait auparavant, étendait son action sur tout le département de la Seine, on avait introduit dans le Conseil un maire ou un adjoint de la banlieue et deux administrateurs des bureaux de bienfaisance des arrondissements de Sceaux et de Saint-Denis, élus par leurs collègues; quatre membres, n’appartenant à aucune catégorie, devaient être désignés par le Conseil lui-même, à la majorité des voix.

On se rappelle que le décret du 29 septembre 1870 avait retiré le service des secours à domicile à l’Assistance publique, pour le confier à l’Administration municipale. Le décret du 18 février 1871 abrogea cette disposition, qui, d’ailleurs, n’avait pas été appliquée, et attribua au Conseil général des hospices et à l’agent général la direction du service des secours dans le département de la Seine, de sorte que la nouvelle Administration avait des attributions plus étendues que la précédente, puisqu’elle avait dans sa compétence tout ce qui concernait l’Assistance publique dans le département entier, y compris les services d’aliénés et d’enfants assistés.

Le Conseil général des hospices fut composé des membres suivants:

MM; Étienne Arago, maire de Paris; Henri Martin, maire du 16e arrondissement; Carnot, maire du 8e arrondissement; Brisson, adjoint au maire de Paris; Robinet, adjoint au maire de Paris;

MM. les Drs Axenfeld, Millard, Trélat père, Potain, Siredey, médecins des hôpitaux; les Drs Broca, Lefort, Verneuil, Laugier, chirurgiens des hôpitaux; les Drs Wurtz, doyen, et Gavarret, professeur de la Faculté de médecine;

M. Bussy, directeur de l’École supérieure de pharmacie;

M. Paul Fabre, procureur général à la Cour de cassation;

M. Leblond, procureur général à la Cour d’appel;

M. Péan de Saint-Gilles, notaire;

MM. Baraguet et Diéterle, membres du Conseil des prud’hommes;

MM. Edmond Adam, ancien conseiller d’État; Laurent Pichat, publiciste; André Cochut, publiciste, et Bertillon, président du Comité d’hygiène du 5e arrondissement.

Le fonctionnement de l’Administration dont il s’agit devait être limité au temps de la guerre et de la Commune. Par arrêté du 25 juin 1871 du président du Conseil des ministres, chef du pouvoir exécutif , les décrets des 29 septembre 1870 et 18 février 1871 furent abrogés et l’Administration générale de l’Assistance publique fut, à titre provisoire, reconstituée telle qu’elle avait été organisée par la loi du 10 janvier 1849.

L’Administration du Conseil général se borna à assurer le service, dans les conditions difficiles que lui imposaient les circonstances.

Une de ses principales préoccupations fut l’alimentation des hospitalisés et du personnel.

Les médecins titulaires ou suppléants, les élèves internes ou externes, titulaires ou suppléants, les employés de tout ordre recevaient de l’Administration des vivres, dont les quantités furent successivement rationnées, sous l’obligation d’en rembourser la valeur après la fin du siège.

Il fallut réduire d’un tiers les consommations de combustible .

Des instructions du gouvernement de la Défense nationale, en date du 20 septembre 1870, avaient désigné les dix principaux hôpitaux comme «répartiteurs de secteurs». C’est à l’hôpital répartiteur qu’étaient portés les blessés relevés sur le terrain au niveau de la partie de l’enceinte correspondant à leur secteur; ces blessés, par les soins du directeur, étaient conservés dans l’hôpital même ou répartis entre les ambulances lui ressortissant.

Le Magasin central fut transformé en hôpital de 500 lits. Au surplus, l’Assistance publique, pendant toute la durée du siège, a assumé, pour ainsi dire, à elle seule, la direction du service des ambulances et de secours aux blessés.

Ce sont ses brancards qui ont recueilli les blessés et les morts sur les champs de bataille; ce sont ses voitures qui les ont transportés dans Paris et ses hôpitaux qui leur ont donné asile; c’est d’elle que partait le mot d’ordre destiné à assurer une répartition normale des secours sur tous les points où se produisaient des engagements.

Chaque fois qu’une action se préparait, son représentant était mandé au conseil de guerre et recevait des instructions précises qui devaient être militairement exécutées. C’est ainsi qu’au Bourget, aux Quatre-Chemins, à Drancy, au plateau d’Avron, à Champigny, à Buzenval, c’est à l’Assistance publique que l’on doit d’avoir pourvu, d’accord avec l’intendance, à l’organisation des secours.

Cette Administration avait la haute main même sur les ambulances créées par les particuliers dans les églises ou les locaux administratifs.

Une violente épidémie de variole noire, qui sévit sur Paris pendant le siège, et Une violente épidémie de variole noire, qui atteignit particulièrement les cinq cent mille réfugiés de la banlieue, contribua encore à l’encombrement des hôpitaux. Notamment, l’hôpital Saint-Antoine renfermait 500 varioleux. Enfin, pendant la période du bombardement, il fallut mettre à l’abri des obus les hospitalisés des maisons voisines des fortifications intra ou extra-muros, non évacuées auparavant. Après le siège, vinrent les événements politiques du 18 mars 1871.

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