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CHAPITRE XV
LE PETIT FILS DE MASCARILLE

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Du cabaret de la Grenouille en goguette au château de Cerny, il y avait bien trois quarts d’heure de marche. Dupré fit le trajet en vingt minutes.

Il arriva tout juste, pour présenter ses respects à M. et à Mme de Cerny qui montaient en voiture.

Immédiatement après la scène des adieux, le vicomte et son digne ami entrèrent dans le pavillon de gauche, au fond du parc, le pavillon habité par Georges.

Aux premiers mots de ce dernier, Dupré interrompit respectueusement son maître en lui disant que le temps le pressait et qu’il connaissait toute l’aventure de la veille.

–Et où avez-vous appris cela? interrogea le vicomte.

–Ce matin au cabaret de la Grenouille en goguette.

–Et par qui?

–Par le Conciliateur en personne!... un Caliban infect, gros, court, horrible!...

Et Dupré raconta à Georges sa conversation avec Surin.

A mesure que le valet parlait, le maître devenait soucieux.

–Dupré, lui dit-il, nous avons là un adversaire redoutable.

–Que non, monsieur le vicomte!... Ce monsieur-là est un de ces mercenaires toujours prêt à rendre service à l’ennemi, si l’ennemi le paye plus cher que celui à qui il a vendu sa conscience et son bras.

–Je crois, Dupré, que vous faites fausse route!... Ce monsieur-là ne se vendra pas, parce que nous ne le payerons jamais aussi cher que Galathée.

–Par exemple!...

–Retenez ceci!... M. de Bayolles me serre la main. mais il me hait cordialement. M. de Bayolles, qui a cinq cent mille francs de rentes et qui vivrait fort bien avec cinquante mille seulement, mettra toute sa fortune au service de Galathée. De ce côté, nous ne pouvons donc tenter qu’une lutte honorable. Renonçons à acheter un homme à qui la belle a peut-être promis, en outre, une récompense.

–Monsieur le vicomte, jamais Galathée ne descendrait...

–Mons Dupré, pour réussir, les femmes sont capables de tout.

–Alors, dit Dupré, si cet homme compte sur cela, jamais il ne nous servira: il est l’allié implacable, incorruptible, fanatique de Galathée! C’est son âme damnée!...

–En somme, Dupré, tout cela est aussi misérable que ridicule, peut-être plus ridicule que misérable! Où nos ennemis veulent-ils en venir?...

Sans plus se soucier de la présence du vicomte que de celle d’un intrus, Dupré se promenait de long en large, marmottant. Tout à coup il s’arrêta, et:

–Pardon!... monsieur le vicomte veut-il me permettre de lui adresser une interrogation? demanda-t-il respectueusement.

–Mais dix, Dupré!

–Une seule!... Monsieur le vicomte aimerai-il sérieusement cette belle blonde qu’en somme il n’a fait qu’entrevoir?

–Dupré, je l’aime!... Ce qui est plus terrible, c’est que je sens que je l’adorerai!...

–Alors, j’y suis!... Leur plan m’est connu!... Vos ennemis, monsieur le vicomte, vos ennemis vont, chose bizarre et qui va bien faire rire le père Satan dans sa barbe, si tant est que le père Satan existe, défendre la belle aux cheveux d’or contre nos entreprises. Notez que? tous les avantages sont de leur côté. L’enfant est belle?

–Dupré, l’enfant est trois fois, dix fois plus belle que la splendide Galathée. Tenez, Dupré, figurez-vous une Jeannette blonde!...

–Elle serait aussi belle que Mlle de Nezel? jeta impétueusement Dupré.

–Plus belle, peut-être! s’écria Georges enthousiasmé.

–Eh bien! monsieur le vicomte, je le répète, tous les avantages sont du côté de l’ennemi. Non-seulement l’enfant est belle, mais elle est sans doute aussi sage que belle, sans quoi on n’eût cru qu’à un caprice, et on n’escompterait pas une passion future!... De plus, elle a peut-être une famille déjà prévenue contre nous. Enfin, ils ont le nerf de la guerre, l’argent, et ce qui est bien autrement terrible, ils ont pour eux la morale, c’est-à-dire le monde.

–Eh bien, Dupré? interrompit le vicomte, l’œil chargé d’éclairs.

–Eh bien, l’ennemi va tout employer pour exciter vos désirs: railleries, ruses, obstacles, piéges de toute sorte; il aura recours à tout pour que votre désir devienne passion et que votre audace se convertisse en témérité. Or, le téméraire, monsieur le vicomte, perd parfois à ce jeu-là et son honneur et sa vie!...

–Dupré!

Dupré répondit gravement:

–Dupré considère de son devoir de dire à monsieur le vicomte ce qu’il pense, ce qu’il croit. Avant que d’accepter la lutte, il est bon de savoir si le plaisir que promet la victoire mérite qu’on risque pour lui ce que peut coûter là défaite. Or, irrité, enflammé, comme me paraît monsieur le vicomte, ma conviction sincère est que monsieur le vicomte ira de l’avant aveuglément. La lutte, cette fois, sera assurément longue. A monsieur le vicomte de décider s’il accepte le combat! Sa décision prise, monsieur sait que je suis à lui, que j’irai jusqu’au bout.

Je suis aux ordres de M. le vicomte!

–Ah! s’écria Georges, il serait hardi celui-là qui penserait faire reculer le vicomte de Cerny!...

Ah! on m’a espionné lâchement; embusqué dans l’ombre comme le bandit au coin d’un bois, on a attendu patiemment l’heure de la vengeance!... Et quand on a cru que j’aimais, quand on a su que la femme aimée était mille fois plus belle, plus sage, plus ravissante que toutes les Denise Brimard de la terre, quand on s’est tenu certain que j’avais rencontré l’ange de mes rêves, la vie enfin, on s’est dit que l’heure avait sonné de me ravir la joie, de me voler mon bonheur, de me rendre fou, de me rendre infâme, de me déshonorer, de me tuer!... Pardieu! nous allons voir!... Ah! Denise Brimard, à nous deux, ma fille, à nous deux!...

Dupré, j’accepte la lutte...

–C’est sur-le-champ, c’est sur l’heure qu’il faut agir!.. Monsieur le vicomte reconnaîtra que, dès hier, il fallait ouvrir le feu!

–Oui, Dupré!... Mais ce qui est fait, est fait! Ne récriminons pas!... Par où commençons-nous?

–Ce qu’il nous faut savoir tout de suite, c’est si cette jeune fille est la maîtresse de M. de Morlac?

–Une absurdité, Dupré!

–Soit!... Ce serait alors la fille du comte?

–Cela se peut!...

–Et elle se marie mardi?

–Mardi!... Nous n’avons donc que quatre jours devant nous!... Allez dire que l’on attelle!... Nous allons à Paris!...

–A Paris?

–Puisqu’il n’y a plus personne à la Villa-Triste!

–C’est juste!...

Comme il allait sortir pour aller donner l’ordre à Tom d’atteler, on frappa un petit coup au heurtoir de la porte du pavillon.

Georges s’élança à la fenêtre et.

–Ouvrez vite, dit-il, ouvrez vite, Dupré!... C’est Lavinio!

Une seconde après, parut Lavinio, une lettre à la main.

–Cher ami, dit le nouveau venu, en s’adressant a Georges et en agitant sa lettre, je vous apporte des nouvelles!

–Et de qui?

–De votre adorable blonde, répondit triomphalement l’ex-ténor.

Prêt à sortir, Dupré s’arrêta, échangeant vivement un regard avec son maître.

–Qui vous écrit? demanda Georges.

–Le marquis de Bournonches.

–Comment, le marquis de Bournonches vous parle de notre inconnue? j’avoue que je ne comprends pas.

–Attendez donc! attendez donc!... Le vieux marquis s’autorise de nos bonnes relations, si amicalement nouées dans le salon de votre cher père, pour me demander le service de chanter un0Salutaris à sa messe de mariage.

–Il se marie?

–Mardi!

–Allons donc!

–Mardi!... C’est tout simplement M. le marquis de Bournonches qui épouse Mlle de Morlac!

–Ce vieillard?...

–Eh! mon cher, un vieillard qui laissera deux ou trois millions à sa veuve.

–Cet odieux mariage ne s’accomplira pas, s’écria le vicomte; non, cet ange ne sera pas sacrifié aux calculs d’une famille ambitieuse. Ah! je suis certain qu’on lui impose cette ridicule union.

–Sans doute, fit enfin Dupré, mais je ferai remarquer à monsieur le vicomte que cette nouvelle ne fait que redoubler la nécessité d’une prompte visite chez M. de Morlac, vu qu’elle nous donne le moyen de pénétrer dans l’hôtel du comte et même de parler à Mlle de Morlac.

–Et comment cela, Dupré?

–Mais avec cette lettre, tout simplement. Vous êtes à Paris avec votre ami Lavinio, qui vient de recevoir cette lettre et qui se fait un plaisir d’être agréable à M. de Bournonches; certes, oui, vous chanterez un0Salutaris à la messe de mariage de Mlle de Morlac, cher mon sieur Lavinio! De ce pas vous allez prendre les ordres de la fiancée, la priant de choisir elle-même entre l’O Salutaris d’Adam et l’O Salutaris de Cherubini.

–Sublime! Dupré, s’écria Georges; simple et sublime!

Puis, en quelques mots, pendant que Dupré faisait atteler, le vicomte de Cerny mit son ami Lavinio au , courant des derniers événements.

Comme l’avait prévu Dupré, le comte de Morlac reçut avec une grande courtoisie Georges de Cerny et Lavinio; il jeta un coup d’œil sur la lettre du marquis de Bournonches, frappa sur un timbre, et ordonna à un domestique de prévenir Mlle Caroline de Morlac que l’on désirait lui parler.

Quand la porte du salon s’ouvrit et que l’on entendit le frou-frou d’une robe, Georges devint pâle, s’appuya au dossier de son siège et mit la main sur son cœur pour l’empêcher de battre si fort.

Mlle de Morlac entra, rayonnante de jeunesse et de beauté, le sourire aux lèvres: Georges sentit tous ses nerfs se détendre; il crut presque qu’il allait tomber; deux petites larmes de déception humectèrent ses yeux: Mlle de Morlac n’était pas son inconnue.

Après cinq minutes de conversation, Lavinio et Georges se retirèrent, ayant hâte de retrouver Dupré qui les attendait près de leur voiture.

–Eh bien? fit le valet, dès qu’il vit revenir son maître.

–Ce n’est pas sa fille, dit Georges.

–Ah! diable! exclama Dupré désappointé.

–Mais alors, qui est cette inconnue? demanda Georges.

–Voilà le problème, dit Lavinio.

–Eh bien, je me charge de le résoudre, moi, fit Dupré crânement. Monsieur le vicomte, je serai ce soir à Saint-Cloud et, foi de Dupré, vous saurez le nom et l’adresse de votre adorée.

Et, laissant partir le vicomte, Dupré s’installa résolûment, en face de l’hôtel, caché derrière les rideaux d’un marchand de vin, attendant une occasion, prêt à tout exploiter.

Un quart d’heure s’était à peine écoulé que la porte de l’hôtel s’ouvrit, livrant passage à une calèche découverte, dans laquelle deux charmantes petites filles jouaient à la grande dame, droites, sérieuses, en compagnie de celle que le suisse avait appelée Mlle Marjolaine.

Dupré s’élança dehors, sauta dans un fiacre et suivit la voiture jusqu’aux Tuileries, ne sachant pas encore ce qu’il voulait faire, entraîné seulement par ce souvenir du récit de Georges: que l’inconnue s’était montrée à la fenêtre entre deux jeunes filles pour regarder un ballon!

La femme de chambre s’installa au pied d’un marronnier: les enfants se mirent à jouer autour d’elle, se renvoyant un gros ballon en caoutchouc.

Ce que Dupré avait prévu arriva bientôt. En jouant, les enfants s’éloignèrent de Mlle Marjolaine. Alors le drôle manœuvra de si belle façon qu’il reçut le ballon sur la tête.

Il ramassa le ballon, le mit derrière son dos et dit d’une grosse voix: Je le confisque.

Et les enfants de sauter autour de lui, demandant leur jouet, jurant de bien faire attention désormais.

–A la bonne heure, fit Dupré; mais si cela vous arrive encore, je le garde.

Puis, tendant le ballon à l’une d’elles:

–Ah! mon Dieu, dit-il, mais je ne me trompe pas. vous étiez hier à Montretout. je vous ai vues à une fenêtre, regardant un gros ballon?

–Oui, monsieur, répondit l’aînée, les mains tendues pour recevoir son joujou.

–Vous étiez avec votre grande sœur?...

–Non, monsieur, nous étions avec Gabrielle.

–Qui demeure?

–A Saint-Cloud.

–Chez son papa?

–Qui fait des serrures, même qu’il a promis d’en faire une pour l’armoire à glace de ma grande poupée.

–Très-bien!... Voici votre ballon, mademoiselle; vous êtes une belle petite fille!

–Merci, monsieur, crièrent les fillettes s’envolant comme des oiseaux.

Dupré partit radieux. Gabrielle est à Saint-Cloud. Cela suffisait; il était assuré désormais de savoir le reste de la vérité tant désirée.

Il se dirigea rapidement vers la gare Saint-Lazare et reprit la route de Saint-Cloud, réfléchissant pendant le trajet.

–M. Georges a raison, disait-il en lui-même; ce n’est pas la maîtresse de M. de Morlac! Il est de la dernière évidence qu’un père n’amène pas ses filles dans la maison de sa maîtresse. Gabrielle est donc une honnête fille... probablement enfant d’un ouvrier, c’est-à-dire une ouvrière elle-même qui travaillait chez M. de Morlac. Allons, allons, connaissant les dehors du comte, je crois que je devine où j’aurai des renseignements sur les ouvrières qu’il peut employer.

En descendant du chemin de fer, au lieu de prendre la route impériale qui le conduisait au château de Cerny, Dupré gagna le haut de la côte, sur sa gauche, et descendit le petit escalier qui fait face à l’hospice.

Quelques minutes après, il sonnait chez les sœurs grises.

–Ma sœur, dit-il benoîtement à la sœur tourière, M. le comte de Morlac a donné hier à Mme la comtesse de Cerny l’adresse d’une ouvrière aussi pieuse qu’habile. une demoiselle Gabrielle. mais Mme la comtesse a perdu cette adresse.

–Trop heureuse d’être si facilement agréable à Mme la comtesse de Cerny, toujours si bonne pour notre maison, répartit mielleusement la sœur; voici l’adresse du père de cette jeune fille: Probus, serrurier, quai de Saint-Cloud.

–Merci, ma sœur, dit Dupré, se hâtant de sortir, étouffant de joie et ayant envie de rire follement.

Le drôle avait besoin d’air.

Au lieu de descendre par la rue du Château, il gagna le quai par la grande route.

Il aspirait l’air à pleins poumons.

De plus, il pouvait se livrer au monologue qui l’étouffait.

–Ah! disait-il entre ses dents, la petite est une voisine! Eh bien, mais elle appartient au vicomte de par le vieux droit de jambage!... Courons vite voir la donzelle et le papa, puisque papa il y a!

Dupré fut bientôt sur le quai.

Sur le quai, notre maître fourbe marcha d’un pas modéré.

Avant d’entrer dans la forge, il leva le nez, comme pour s’assurer, en lisant l’enseigne, qu’il ne se trompait pas, mais en réalité, pour examiner les lieux et, si possible, les aîtres.

On ne lui en laissa guère le temps.

–Qu’as-tu à regarder en l’air comme ça, godelureau de carton? cria une voix mâle passablement railleuse.

C’était le père Probus qui, reconnaissant un des drôles par lui si bien dévisagés au cabaret de la Grenouille en Goguette, cherchait à maîtriser son émotion en essayant de goguenarder.

–Monsieur Probus? interrogea Dupré.

–Il est devant vous.

–On a besoin d’un serrurier chez mon maître. Êtes-vous libre?..,

–A savoir!... Le nom du maître?...

–M. de Cerny.

–Le père ou son gredin de fils?

–Plaît-il? fit Dupré, tant soit peu désarçonné.

–Je demande si c’est le père ou son gredin de fils qui a-besoin de moi!...

–Maître Probus, du moment que vous traitez ainsi M. le vicomte. inutile de continuer cette conversation!... Je n’ai plus besoin de vous.

–Alors, petit, tourne les talons!

Dupré ne se le fit pas dire deux fois.

–En voilà un ours mal léché, dit-il, après avoir fait quelques pas. Mais je le connais, ça me suffit pour le moment. De plus, je vois que nous ne lui sommes pas des plus sympathiques. c’est bon à savoir. A nous de manœuvrer en conséquence.

En arrivant au château, il se trouva en face du concierge, qui l’arrêta, une lettre à la main, branlant la tête et faisant triste mine.

–Eh! bon Dieu, qu’y a-t-il donc, père François? fit Dupré; vous avez l’air gai d’un croque-mort.

–Ah! monsieur-Dupré, ne plaisantez pas, répondit le suisse larmoyant, notre pauvre maître.

–M. Georges! cria Dupré, perdant subitement son air joyeux et regardant autour de lui, effaré.

–Non, monsieur Dupré, non, pas M. Georges; M. le comte.

–Mais parlez donc, lambin.

–Eh bien! monsieur Dupré, comme M. Georges venait de rentrer avec M. Lavinio, il y a une heure, il est arrivé une dépêche télégraphique. En descendant du chemin de fer, à Orléans, M. le comte a été frappé d’un coup de sang.

–Mort! M. le comte?...

–Non, monsieur Dupré, non; mais gravement atteint!... Qu’est-ce qui aurait dit ça, en le voyant partir ce matin, il y a quelques heures, si gai, si vigoureux!... et Mme la comtesse et Mlle Jeannette, dans quel état doivent-elles être?

–Et M. le vicomte?

–En recevant la dépêche, il est monté chez lui au galop, a jeté quelques effets dans une valise et il est reparti tout de suite pour Paris avec M. Lavinio, laissant l’ordre qu’on vous prévînt aussitôt votre retour.

–Je vais le rejoindre par l’express, dit Dupré.

–Ah! monsieur Dupré. voici une lettre pour vous.

–Merci, dit Dupré, saisissant la lettre et la mettant dans sa poche sans même la regarder.

Cinq minutes après, il partait pour Paris.

A deux heures de là, en chemin de fer, il se souvint de la lettre que lui avait remise le père François, il ouvrit la missive et lut ceci:

«Monsieur Dupré, à qui mal veut, mal arrive!... Vous voulez le déshonneur de la jeune Gabrielle; veillez sur vous et sur votre coquin de maître. J’ai l’œil vif et la main solide; prenez donc garde d’avoir les reins cassés par celui qui vous connaît et que vous ne connaissez pas!»

Pas de signature.

Dupré sourit tristement et murmura:

–Qui sait maintenant si de longtemps nous nous souviendrons qu’il y avait une belle blonde à Montretout!

Presque à cette heure, Surin recevait de Galathée le petit mot suivant:

«Mon cher maître, j’apprends à l’instant, par un des amis de Georges, que M. le comte de Cerny vient d’être frappé d’un coup de sang et que notre vicomte est parti près de son père. Nous voici maîtres du terrain pour quelques jours; mettons vite le temps à profit pour nous établir solidement sur le champ de bataille. –Galathée.»

Surin se mit à rire bruyamment, puis il dit avec une onction joyeuse:

–Voilà ce que c’est que de protéger la vertu; on a le bon Dieu pour complice!

FIN DU PREMIER LIVRE.

Les requins de Paris

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