Читать книгу Histoire de l'Empire Romain: Res gestae: La période romaine de 353 à 378 ap. J.-C. - Ammien Marcellin - Страница 32
Chapitre III
ОглавлениеIII. Aucun obstacle ne fermait plus à l’armée le chemin de cette ville d’Agrippine, dont le désastre avait précédé l’arrivée de Julien dans les Gaules ; il voulut la reprendre aux barbares. L’œil ne rencontre dans ces quartiers d’autre point fortifié que Ricomagum, bâtie au lieu qu’on appelle “Confluent”, parce que c’est là que s’opère la jonction du Rhin et de la Moselle, et une tour à peu de distance d’Agrippine. Il rentra donc dans cette ville, dont il ne sortit plus, une fois qu’il en eut repris possession, qu’après avoir fait souscrire aux rois francs, rendus traitables par la peur, une convention dont l’État recueillit plus tard les fruits, et après avoir mis la ville elle-même sur un pied de défense respectable.
Satisfait de cet heureux début de ses armes, il alla ensuite hiverner à Sens, au pays des Trévires, résidence assez agréable à l’époque dont nous parlons. Ici lui tomba sur les bras, pour s’exprimer ainsi, tout le fardeau d’une guerre générale ; et il dut se multiplier pour répondre aux exigences d’une telle situation. Il s’agissait à la fois de regarnir de postes militaires tous les points menacés, de rompre le concert de tant de nations liguées contre le nom romain, et enfin d’assurer, dans le cercle d’opération le plus étendu, la subsistance de toute une armée.