Читать книгу Histoire de l'Empire Romain: Res gestae: La période romaine de 353 à 378 ap. J.-C. - Ammien Marcellin - Страница 33
Chapitre IV
ОглавлениеIV. Au plus fort de cette contention d’esprit, une multitude d’ennemis vint l’assaillir, dans l’espoir d’emporter la place d’un coup de main. Cette audace leur était inspirée par l’absence des scutaires et des gentils, qu’on avait été contraint, pour diviser la charge des subsistances, de répartir dans diverses villes municipales –. Julien fit fermer les portes, réparer les fortifications ; et jour et nuit on le vit mêlé aux soldats, sur les murs, entre les créneaux, et frémissant de courroux de l’impuissance où il se trouvait de risquer une sortie avec une garnison ainsi réduite. Le trentième jour, les barbares, découragés, levèrent le siège, murmurant contre le fol espoir qui le leur avait fait entreprendre. Il faut signaler ici, comme tout à fait dans l’esprit du temps, la conduite du général de la cavalerie Marcel, qui, bien que cantonné tout près de là, laissa César dans le danger, sans lui porter le moindre secours ; lui pour qui c’était un devoir rigoureux de tenter une diversion, ne fût-ce que pour épargner à la place les maux d’un siège, et lors même qu’un prince n’y eût pas été renfermé ! Aussitôt délivré de cet embarras, Julien, dont la pensée était toute au bien-être de ses soldats, s’empressa de leur procurer un temps de repos suffisant, quoique bien court, pour réparer leurs forces après tant de fatigues. Sa sollicitude, en cette occasion, eut à lutter contre la rareté des vivres dans un pays tant de fois dévasté ; mais il surmonta cet obstacle par son active intelligence, et par la confiance qu’il savait inspirer à tous d’une meilleure condition dans un prochain avenir.