Читать книгу Toutes les Oeuvres Majeures d'Aristote - Aristote - Страница 36
CHAPITRE X
ОглавлениеSuite ; complément de la définition de l’infini.
C’est qu’en effet si l’on trouve une si haute importance à l’infini, qui, dit-on, embrasse toutes choses et qui renferme tout l’univers en soi, c’est qu’il a bien quelque ressemblance avec un entier, avec un tout.
L’infini est, on peut dire, la matière de la perfection que peut recevoir la grandeur.
Il est l’entier, le tout en puissance, mais non point en acte.
Il est divisible, soit par le retranchement, suit par l’addition prise en sens inverse.
Il devient entier, si l’on veut, et fini, non pas en soi, mais relativement à un autre terme.
À vrai dire, il ne contient pas ; mais il est contenu, en tant qu’infini.
Et ce qui fait qu’il est impossible de le connaître en tant qu’infini, c’est que la matière n’a pas de forme.
Donc il est évident que l’idée de l’infini est plutôt renfermée dans la notion de partie que dans la notion d’entier et de tout ; car la matière est une partie du tout, de l’entier, comme l’airain est une partie de la statue, dont il est la matière.
Du reste, si dans les choses sensibles et intelligibles, c’est le grand et le petit qui embrassent toutes choses, il faudrait aussi qu’ils embrassassent les intelligibles ; mais il est absurde et impossible que ce soit l’inconnu et l’indéterminé qui embrassent les choses, et les fassent connaître en les déterminant.