Читать книгу Les Amours - Auguste de Labouïsse-Rochefort - Страница 16
ОглавлениеA L’AMOUR.
IMITATION DE GESSNER.
CE fut le premier jour de mai
Que, dans ce bosquet solitaire
Je t’élevai, cruel dieu de Cythère,
Cet autel de gazon que de fleurs j’embaumai.
Pour toi seul j’ai ravi ces trésors, que l’aurore
Dans les champs d’alentour embellit de ses pleurs
Pour toi, j’osai braver la colère de Flore,
Et tu ris de mes vœux, tu ris de mes douleurs!...
Mais déja l’aquilon a flétri la verdure,
Et mon tribut a perdu ses couleurs:
Tout annonce à mes yeux le deuil de la nature.
Le souffle de Borée enchaîne ces ruisseaux,
La triste Philoméle a fui de ces berceaux,
Et j’ai vu ces vergers privés de leur parure,
Sans pouvoir plaire à celle que j’aimai.
Éléonore!... hélas! Éléonore
Dédaigne encor le feu qui me dévore,
Tout comme au premier jour de mai