Читать книгу Les Amours - Auguste de Labouïsse-Rochefort - Страница 26
ОглавлениеPRIÈRE A L’AMOUR.
MA naïve constance a vaincu tes caprices,
Amour! tu prends pitié de mes chastes désirs:
Je vais donc m’enivrer de tes pures délices,
Recueillir tes transports, savourer tes plaisirs!...
En vain je m’écriais: «Supplice de la vie,
«Fuis, trop cruel enfant, oui, fuis-moi sans retour.»
Mais pèut-on vivre, hélas! sans connaître l’Amour?
Tourmens d’un amant vrai, c’est vous seuls que j’envie,
Vous, qui d’Éléonore avez touché le cœur;
Vous, à qui je devrai mes chants et mon bonheur!
Dieu puissant, dieu chéri que l’univers adore,
Perce-moi de tes traits, brûle-moi de tes feux;
J’aime un objet charmant; eh bien! je veux encore,
Je veux, s’il est possible, être plus amoureux.
Que les ris ou les pleurs, que l’espoir ou la crainte,
Me fassent éprouver leur charme tour-à-tour;
En vain je gémirai: reste sourd à ma plainte;
Tout, jusqu’à la douleur, est plaisir en amour.