Читать книгу Les Amours - Auguste de Labouïsse-Rochefort - Страница 8
L’APPARITION.
ОглавлениеJE méditais près d’un rosier sauvage;
Un ruisseau pur à mes pieds serpentait,
Et le zéphyr mollement agitait
Les flots émus qui baignaient le rivage.
Mais quelle vierge a franchi le ruisseau?
Que son regard est brillant et modeste!
Est-ce une reine, une nymphe céleste?
Mon œil jamais ne vit rien de si beau.
Elle s’enfuit: ah! reçois-mon hommage,
Charmant objet, qui, gravant dans mon cœur
Tes doux appas et leur charme vainqueur,
En t’échappant y laissas ton image.
Quel est ton nom? Quels lieux suivent tes lois?
De ce ruisseau serais-tu la naïade?
Ou serais-tu la jeune Hamadryade
Qu’aime Sylvain, protecteur de nos bois?
Elle s’arrête, et de sa tête altière
Ces alisiers caressent le contour.
Dieu du bonheur, Amour, puissant Amour.
Daigne accueillir ma fervente prière!
Que cette nymphe, à ma foi se livrant,
Se montre un jour aussi tendre que belle:
Dans nos hameaux on est toujours fidèle;
De ma constance. Amour, sois le garant.
